Nutrition

Un régime à base de plantes protégerait notre cerveau

Les personnes avec une alimentation riche en produits d’origine végétales et en poissons, et pauvre en viandes rouges, souffriraient moins de démence en vieillissant. 

  • Par Misha P.
  • AlexRaths/iStock
  • 22 Nov 2019
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    La population mondiale vieillit. Selon un rapport des Nations unies, en 2017, la planète comptait 137 millions de personnes âgées de plus de 80 ans, d’ici 2050, ce nombre devrait tripler pour atteindre 425 millions. La France comptait 16 millions de personnes âgées de plus de 60 ans en 2017 et devrait en avoir près de 23 millions en 2050. Ce chiffre ferait de nous, d’après ces projections, le troisième pays européen avec la population la plus vieillissante au milieu du siècle, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni (avec respectivement 29 et 24 millions de personnes de plus de 60 ans en 2050). 

    L’augmentation du nombre de personnes âgées s'accompagne d'une hausse de l'incidence de maladies telles que la démence ou Alzheimer. Avec ce vieillissement de la population, il est important d'identifier les facteurs de risque modifiables et les changements de mode de vie à adopter afin de prévenir la recrudescence de ces maladies. Selon une étude menée par le professeur Koh Woon Puay, de l'université nationale de Singapour, une alimentation riche en fruits, légumes et graines et pauvre en produits animaux, comme la viande et les produits laitiers, peut prévenir le déclin cognitif associé à l'âge. Les résultats de son étude ont été publiés dans l'American Journal of Clinical Nutrition. 

    Cinq régimes alimentaires sur le grill

    Les chercheurs ont étudié les données recueillies dans le cadre de la Singapore Chinese Health Study, une étude de cohorte démographique portant sur 63 257 Chinois vivant à Singapour. Les adultes de 45 à 74 ans ont répondu à des questions sur leur alimentation, le tabagisme, leur consommation d'alcool, l'activité physique, la durée de leur sommeil, la taille, leur poids et leurs antécédents médicaux. D’autres facteurs, comme leur statut marital (en couple, seul, marié ou divorcé), leur sexe et leur niveau d’éducation ont également été pris en compte.

    L'étude de base a été menée entre avril 1993 et décembre 1998, et les chercheurs ont recommencé leurs entrevues lors de visites de suivi jusqu'en 2016. Pour sa recherche, l'équipe a utilisé des données de 16 948 personnes âgées de 53 ans au moment de l'étude de référence. Les évaluations des fonctions cognitives ont été achevées entre 2014 et 2016. Cinq modèles alimentaires ont été utilisés pour l’évaluation : le régime méditerranéen alternatif (une version modifiée du régime crétois), le régime DASH (il consiste à favoriser une alimentation riche en fruits et légumes, en fibres, en graines et en protéine végétale et faible en matières grasses), l'Alternative Healthy Eating Index, l'indice de régime à base de plantes et l'indice de régime à base de plantes saines. Bien que tous ces régimes mettent l'accent sur les aliments d'origine végétale, les deux derniers attribuent des scores positifs aux aliments d'origine végétale et des scores négatifs aux aliments d'origine animale. 

    Privilégier un mode de vie sain

    Les participants devaient donner leur avis sur 165 produits régulièrement consommés par les habitants à Singapour, en indiquant le nombre de fois qu’ils en mangeaient ainsi que la quantité qu’ils prenaient (petite, moyenne ou grande). 

    Les premiers résultats indiquent que sur les cinq régimes étudiés, les femmes qui ont une activité physique régulière, qui sont les plus éduquées et qui sont non-fumeuses, obtiennent de meilleurs résultats que les autres. Les chercheurs ont également constaté que 2 443 participants ont souffert de troubles cognitifs entre 2014 et 2016, soit 14,4 % de l'échantillon. Par ailleurs, les personnes dont l'alimentation respectait l’une des cinq habitudes alimentaires étaient de 18 % à 33 % moins susceptibles de développer une déficience cognitive plus tard que celles dont l'alimentation ne suivait pas cette tendance. 

    Selon Koh Woon Puay, les résultats sont importants parce que les études antérieures faisant un lien entre alimentation et troubles cognitifs ont donné des résultats mitigés, et que peu d'études avaient été menées sur des personnes asiatiques. “Un tel schéma ne concerne pas la restriction d'un seul aliment, mais la composition d'un schéma global qui recommande de réduire les viandes rouges, surtout si elles sont transformées, et de favoriser les aliments d'origine végétale (légumes, fruits, noix, haricots, céréales complètes) et le poisson.”

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    JDF