Alimentation

Nutrition : le melon amer pourrait protéger du cancer

D'après des expériences réalisées sur des souris, le melon amer, ou courge amère, pourrait aider à prévenir la croissance et la propagation de tumeurs cancéreuses. 

  • Par Raphaëlle de Tappie
  • DENIO RIGACCI/iStock
  • 15 Jan 2020
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    Le cancer est la deuxième cause de décès dans le monde après les maladies cardiovasculaires. D’après l’OMS, le cancer a fait 8,8 millions de morts en 2015, soit un décès sur six. Parmi les facteurs de risque, l’âge, la génétique mais aussi le mode de vie. Il a notamment été prouvé que l’alcool, le tabac, la sédentarité ou une mauvaise alimentation pouvaient contribuer à l’apparition de tumeurs. Aussi, de nombreux scientifiques cherchent des solutions dans l’alimentation. D’après une nouvelle étude parue dans la revue Cell Communication and Signaling, le melon amer, également connu sous le nom de courge amère, pourrait aider à prévenir la croissance et la propagation de tumeurs cancéreuses. 

    Originaire de l’Etat du Kerala, dans le sud de l’Inde, le melon amer s’est répandu à partir du 14e siècle avec les exportations chinoises puis dans des régions d’Afrique et des Caraïbes. En Asie, non seulement il très populaire en cuisine, mais on lui prête aussi de nombreuses propriétés médicinales, notamment contre le diabète. Le professeur Ratna Ray de l'université de Saint Louis dans le Missouri (Etats-Unis), qui a grandi en Inde, s’est donc interrogée sur d’éventuelles propriétés anti-cancéreuses de cette plante.  

    Ses collègues et elle ont décidé d’utiliser un extrait de melon amer sur divers types de cellules cancéreuses. Des tests en laboratoire ont montré que l’extrait empêchait ces cellules de répliquer. Il pourrait donc servir à prévenir la propagation du cancer. Puis, en utilisant l’extrait de la plante sur des souris, ils ont découvert qu’il était capable de réduire l’incidence du cancer de la langue.

    Une réduction d’environ 50% de la croissance des tumeurs

    Ici, Ratna Ray et son équipe ont essayé le mécanisme derrière l’avantage du melon amer sur les cellules cancéreuses. En utilisant des souris à nouveau, les chercheurs ont constaté que l’extrait interagissait avec des molécules permettant au glucose et au gras de se déplacer dans le corps, dans certains cas en nourrissant les cellules cancéreuses et en leur permettant de se développer. 

    En interférant avec ces voies, l’extrait de melon amer a arrêté la croissance des tumeurs cancéreuses et a même entraîné la mort de certaines cellules cancéreuses. “Toutes les études que nous avons menées sur des modèles animaux nous donnent des résultats similaires, soit une réduction d'environ 50 % de la croissance des tumeurs”, se félicite le professeur Ray.

    “Notre prochaine étape consiste à mener une étude pilote chez (des personnes atteintes de cancer) pour voir si le melon amer présente des avantages cliniques et s'il constitue une thérapie supplémentaire prometteuse par rapport aux traitements actuels”, poursuit-elle, convaincue que la plante est quoiqu’il en soit très bénéfique pour la santé.

    “L’utilisation des produits naturels comme médecine préventive”

    “Certaines personnes prennent une pomme par jour, et je mangerais un melon amer par jour. J'en apprécie le goût”, précise-t-elle. Et de conclure : “Les produits naturels jouent un rôle essentiel dans la découverte et le développement de nombreux médicaments pour le traitement de divers types de maladies mortelles, y compris le cancer. Par conséquent, l'utilisation des produits naturels comme médecine préventive devient de plus en plus importante.” 

    Il a notamment été prouvé que le régime méditerranéen, caractérisé par la consommation en abondance de fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, herbes aromatiques, huile d'olive, poisson et de produits laitiers, une consommation modérée d'œufs et de vin, et une consommation faible de viande, serait bénéfique contre le cancer du sein. Mais malheureusement, les études montrant des associations entre alimentation et cancer se contredisent souvent. A titre d’exemple, il existe une grosse polémique concernant la consommation de soja et le cancer du sein. Alors que certains scientifiques assurent que cela est néfaste pour les malades, d’autres sont persuadés au contraire que cela diminue les risques de récidives.

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    JDF