Sainte-Pazanne

Cancers pédiatriques en Loire-Atlantique : les parents réclament la réouverture des investigations

Après l’abandon de l’étude épidémiologique, les parents des enfants victimes d’un cancer pédiatrique dans le secteur de Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, ne décolèrent pas. Réclamant la réouverture de l’enquête, ils ont en attendant financé leurs propres analyses.

  • Par Charlotte Arce
  • AgFang/iStock
  • 07 Jan 2020
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    À Sainte-Pazanne, petite ville proche de Nantes, en Loire-Atlantique, les parents d’enfants touchés par un cancer ne décolèrent pas depuis que l’Agence régionale de Santé (ARS) a annoncé, en novembre dernier, suspendre l’enquête épidémiologique ouverte après la découverte de nombreux cancers pédiatriques dans le secteur.

    Aucune "cause commune identifiée" par l’Agence régionale de santé

    Selon l’ARS, le questionnaire épidémiologique adressé aux 13 familles concernées n’a pas permis d’identifier un facteur de risque commun même si les investigations valident "le fait que le nombre de cancers pédiatriques sur le secteur des sept communes (étudiées) sur la période 2015-2019 est plus important que ce que l’on observe en moyenne en France". Et le rapport de conclure à "la présence d’un regroupement spatio-temporel sans cause commune identifiée".

    Inadmissible pour les parents des enfants concernés, qui restent sans réponse. Parmi eux, Séverine, maman d’Elouan, décédé en 2018 d’un lymphome extrêmement rare. Interrogée par France Info, elle regrette que le questionnaire adressé aux familles d’enfants malades pour connaître leurs habitudes ne soit absolument pas adapté à la situation.

    Une critique que récuse Santé Publique France. "On comprend mal pourquoi les enfants développent un cancer. On sait que c’est complexe c’est plurifactoriel, c’est multi-étapes donc cet outil est limité car les connaissances scientifiques le sont également", explique à France Info Lisa King, épidémiologiste à l’agence sanitaire.

    Des analyses financées par les parents

    L’absence de réponse à ses questions interpelle aussi Marie Thibaud, fondatrice du collectif "Stop aux cancers de nos enfants" qui recense 20 cas de cancers – un chiffre supérieur à celui retenu par l’ARS (17). "Les autorités reconnaissent qu’il y a plus de cancers d’enfants ici qu’ailleurs… et pourtant la conclusion c’est on arrête tout?! Ça ne va pas. Il y a aujourd’hui de la suspicion par rapport à une volonté politique de ne pas aller chercher plus loin…", déclare-t-elle.

    Dénonçant l’impuissance des autorités à agir, le collectif a décidé de chercher lui-même des réponses. En septembre dernier, une cagnotte en ligne a été lancée "afin de pouvoir financer de nouvelles analyses et études en toute transparence et autonomie". Depuis, un laboratoire a été mandaté pour, notamment, analyser les cheveux d’une vingtaine d’enfants de la commune. Selon le collectif, cité par 20 Minutes, "un nombre très important de polluants organiques (pesticides, perturbateurs endocriniens…) et de métaux" ont été identifiés.

    De nombreuses autres causes potentielles inquiètent les parents, à commencer par les lignes à haute tension et les hydrocarbures. De nouvelles analyses devraient être lancées pour identifier si ces éléments sont bien à l’origine des cancers pédiatriques de Sainte-Pazanne.   

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    JDF