En remplacement du 15

Urgences : le 113, bientôt numéro de santé unique ?

Dans un rapport adressé à la ministre de la Santé sur la refondation des services des urgences, des députés préconisent la mise en place d’un "numéro de santé unique", le 113, et qui remplacerait le 15.

  • Par Charlotte Arce
  • frantic00/iStock
  • 21 Déc 2019
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    Un numéro de téléphone "totalement dédié à la santé" pour mieux orienter les réponses aux demandes de soins et ainsi désengorger les services des urgences ?

    C’est ce que préconise un rapport parlementaire remis jeudi 19 décembre à la ministre de la Santé Agnès Buzyn par Thomas Mesnier, député LREM, et le Professeur Pierre Carli, chef du Samu de Paris, chargés depuis le mois de juin de réfléchir à une refondation des urgences.

    Un service unique dédié à la santé

    Soutenu par les médecins urgentistes et des associations de patients, mais déjà critiqué par les pompiers et les syndicats de médecins libéraux, ce dispositif appelé service d’accès aux soins (SAS) est présenté par ses auteurs comme "la clé de voûte d’une nouvelle organisation des réponses aux demandes de soins", et ce quelle que soit le degré de gravité ou l’urgence de la situation.

    "Fondé sur un partenariat" entre les médecins libéraux et les services hospitaliers, et "en lien avec les services de secours", ce dispositif devrait permettre à tous les patients d’accéder 24 heures sur 24 et "à distance à un professionnel de santé pour des réponses allant du conseil à la téléconsultation". Il devrait aussi pouvoir orienter vers "une consultation sans rendez-vous" et, si besoin, à l’envoi d’un Smur ou d’une ambulance.

    Le 113 en remplacement du 15

    La mesure phare du rapport concerne l’abandon du "15", jusqu’ici dédié aux urgences médicales au profit du "113", un numéro unique "totalement dédié à la santé" et qui permettrait de mieux orienter les patients qui, dans plus d’un cas sur deux, composent le 17 ou le 18 pour des cas qui concernent en premier lieu le Samu. Le 113 serait aussi disponible en ligne grâce à une appli et un site Internet permettant la prise de rendez-vous en ligne. Par ailleurs, ce "guichet unique" cohabiterait avec un autre le numéro "dédié aux secours et à la sécurité", le 112.

    Si Agnès Buzyn donne son feu vert au projet en janvier, le dispositif pourrait être lancé d’ici juin 2020 sur des sites pilotes. L’objectif étant, selon Thomas Mesnier, d’être "pleinement opérationnel sur tout le territoire d’ici à la fin du quinquennat".

    Des réserves du côté des médecins libéraux et des pompiers

    Problème : si les médecins urgentistes voient d’un bon œil la migration vers un numéro de santé unique, ce n’est pas le cas des syndicats de médecins libéraux, qui verraient alors leur numéro 116-117 disparaître. Celui-ci est disponible dans 3 régions (Normandie, Corse, Pays de la Loire) et permet de joindre un médecin généraliste de garde. Citée par Le Monde, la Confédération des syndicats de médecins libéraux a d’ores-et-déjà rappelé "son attachement à un numéro d’identification tel que le 116 117, permettant de séparer les appels pour les services d’urgences des demandes pour des soins non programmés" et dénoncé une solution "peu opérationnelle" et "à risque".

    Même crainte du côté de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, qui souhaite garder la main sur le "112", "le numéro de l’appel aux secours qui décroche en moins de quinze secondes et déclenche directement les secours avec les moyens adaptés".

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    JDF