Journée nationale

Fibrillation atriale : une "tempête électrique" dans l'oreillette

Le mécanisme de la fibrillation atriale, c'est une réexcitation précoce des fibres qui entraîne la disparition de la synchronisation des contractions des oreillettes.

  • Par Thierry Borsa
  • Rasi Bhadranani/iStock
  • 15 Déc 2019
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    La fibrillation atriale qui entraîne des perturbations du rythme cardiaque est un signe de l'harmonie perdue des mouvements du muscle cardiaque qui assure ses fonctions par un battement régulier et organisé des deux oreillettes et des deux ventricules. Si la fibrillation ventriculaire est lourde de conséquences -c'est ce que l'on appelle la crise cardiaque-, la fibrillation atriale ne représente pas une urgence absolue. Mais cela ne veut pas dire que les 750 000 personnes qui seraient, en France, touchées par cette maladie ne doivent pas agir. Et agir déjà pour dépister une fibrillation atriale dès que de premiers symptômes apparaissent (fatigue, palpitations, essoufflement, vertiges, notamment) puisque le mal est souvent "silencieux". Le risque est en effet sérieux puisqu'en favorisant une stagnation du sang dans les oreillettes du coeur, la fibrillation atriale peut entraîner une embolie et un accident vasculaire cérébral.

    Une réexcitation précoce des fibres

    Mais au fait, que se passe-t-il vraiment dans le coeur en cas de fibrillation atriale ? En situation normale, la contraction des oreillettes est due à une dépolarisation cyclique d'un groupe de cellules situé au niveau de la partie haute de l'oreillette droite. Cette dépolarisation se propage à l'ensemble des cellules des deux oreillettes, déclenchant leur contraction synchronisée qui, elle-même, déclenche la contraction des deux ventricules. En cas de fibrillation atriale, des phénomènes de dépolarisation réexcitent de façon précoce des fibres -comme une sorte de tempête électrique- et la généralisation de ce mécanisme à l'ensemble du tissu auriculaire conduit à la fibrillation des oreillettes.

    Diminution du débit cardiaque et stagnation du sang dans les oreillettes

    Les responsables de ce phénomène sont des foyers qui peuvent se localiser dans plusieurs endroits des oreillettes mais que l'on retrouve le plus souvent au niveau des orifices des veines pulmonaires dans l'oreillette gauche.

    Cette disparition de la synchronisation des contractions des fibres musculaires auriculaires a deux conséquences : les oreillettes vont devenir mécaniquement inefficaces puisqu'elles ne se contractent plus, ce qui entraîne une diminution du débit cardiaque et par ailleurs, l'absence de contractions auriculaires favorise la stagnation du sang dans les oreillettes et de coagulation spontanée. C'est ce qui provoque le risque d'embolie et d'AVC.

    C'est pour cette raison que la prise en charge de la fibrillation atriale se fait avec des médicaments qui redonnent sa régularité au rythme cardiaque, avec des anti-coagulants pour éviter la formation de caillots responsable des embolies et des AVC, en utilisant des chocs électriques pour rétablir, là aussi, le rythme cardiaque (une méthode qui traite les effets mais pas la cause ...) ou par ablation de foyers responsables de la fibrillation.

     

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    JDF