Hématome et ecchymose : l’importance ou les circonstances impose l’avis médical

Publié le 20.06.2022
Mise à jour 20.06.2022
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Hématome et ecchymose : l’importance ou les circonstances impose l’avis médical
KatarzynaBialasiewicz/iStock

Une ecchymose ou un hématome correspondent à une collection de sang sous la peau, dans un muscle ou dans un organe. La quantité de sang est plus importante au cours d’un hématome. Selon sa cause, son importance ou sa localisation un hématome peut poser problème.

Hématome et ecchymose : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
Une « ecchymose » est aussi appelée couramment « un bleu ».
Un « hématome » correspond à un épanchement de sang plus important qu’un bleu.
Un hématome « sous-unguéal » correspond à un hématome sous l’ongle.

A quoi correspond un hématome ou une ecchymose ?

Une ecchymose ou un hématome correspondent à une poche de sang sous la peau, dans un muscle ou dans un organe.
Une ecchymose (« bleu ») provoque un épanchement de sang sous la peau plus diffus qu’un hématome, avec un gonflement beaucoup moins prononcé. Au-delà de quelques jours, cette tache bleu-violacé vire au verdâtre puis au jaune ocre.
Les hématomes sous la peau (« sous-cutanés ») se présentent comme des lésions bleutées et gonflées par la présence de sang. Ils résultent de la rupture de vaisseaux sanguins plus gros que ceux qui sont touchés lorsque se produisent les ecchymoses.
Selon leur localisation, les hématomes peuvent s'accompagner d'autres signes. • Lorsque la paupière est concernée (« œil au beurre noir ») et que le gonflement local est important, il peut aller jusqu’à fermer l’œil complètement et empêcher la vision.
• Lorsque l’hématome se situe sous un ongle (hématome « sous-unguéal »), par exemple au niveau du gros orteil, celui-ci apparaît bleu et très douloureux à la pression ou spontanément (douleur pulsatile).
Lorsque l’hématome est à l’intérieur d’un muscle (choc direct ou claquage), le muscle peut gonfler au point de comprimer les nerfs ou les vaisseaux sanguins qui descendent dans le membre.

Quels sont les signes d’un hématome ou d’une ecchymose ?

• Une ecchymose ou un hématome superficiel (sous la peau) se manifestent par une tache bleutée-rouge-noire, qui peut être douloureuse, et qui va ensuite se décolorer progressivement en passant par le vert, l’ocre et le jaune : ceci est lié à la dégradation de l’hémoglobine qui est contenue dans les globules rouges. En général, la peau reprend sa couleur normale après 7 à 10 jours.
Les enfants et les personnes âgées sont les plus touchées par les hématomes.
• Au cours d’un hématome, le saignement est plus important et il est possible d’observer un gonflement et de palper une boule en profondeur.
Les ecchymoses et les hématomes surviennent généralement après un choc, mais dans certaines maladies où il existe une baisse des plaquettes ou des facteurs de la coagulation, ou au cours de certains traitements antiagrégants ou anticoagulants, les hématomes peuvent survenir pour des chocs minimes ou spontanément. Les corticoïdes, en fragilisant les vaisseaux capillaires de la peau, peuvent favoriser les ecchymoses ou les hématomes.

Quelles sont les causes des ecchymoses et des hématomes ?

Certains facteurs peuvent favoriser l’apparition des bleus comme l’âge (chez la personne âgée, les vaisseaux sanguins deviennent plus fragiles et la peau plus fine), le sexe (les femmes sont plus sujettes aux ecchymoses et hématomes en raison de la finesse de leur peau) et l’accouchement (après un accouchement par voie basse, les nouveau-nés, peuvent avoir des ecchymoses). Généralement, ces bleus sont sans gravité et disparaissent rapidement.
Une ecchymose est le plus souvent causée par un choc léger ou une contusion. Un hématome peut apparaître à la suite d’un choc violent, la chute d’un objet lourd, un coup intense ou des chocs légers ou modérés, mais à répétition (en cas de course d’endurance par exemple, les chaussures peuvent appuyer sur les ongles).
Il arrive que des ecchymoses et hématomes surviennent spontanément sans contusion, ou à la suite d’une contusion minime. Ils peuvent être liés à des maladies responsables de troubles de la coagulation (comme l’hémophilie, une leucémie, certaines maladies infectieuses ou encore une insuffisance hépatique). Ils peuvent aussi survenir lors de la prise de certains médicaments : anticoagulants, antiagrégants plaquettaires dont l’aspirine, corticoïdes pris sur une longue durée, chimiothérapies anticancéreuses.

Quelles sont les complications d’un hématome ?

En règle générale, les ecchymoses et les hématomes sont bénins et ils guérissent spontanément en quelques semaines. La couleur de l’hématome sous la peau passe, successivement, du rouge foncé au noir, en 48 à 72 heures. À la fin de la première semaine, elle devient violacée, puis verte ou jaune avant de s’estomper enfin après 3 à 4 semaines : elle s’estompe en passant par « toutes les couleurs de la billigénie locale ». Cela correspond à la dégradation de l’hémoglobine du sang sous la peau.
Un œil au beurre noir peut s’accompagner d’un décollement de la rétine ou d’une hémorragie à l’intérieur de l’œil.
Si un hématome se forme sous l’ongle, cela peut devenir très douloureux (douleur « pulsatile ») : il est nécessaire d’aller voir le médecin afin qu’il perce l’ongle pour évacuer l’hématome. Secondairement, celui-ci peut tomber au bout de deux à trois semaines.
Lorsque les hématomes des muscles sont importants, l’évolution peut être compliquée par des compressions des nerfs au niveau des cuisses (« hématome de Morel Lavallée »). S’ils ne se résorbent pas, cela peut signifier qu’ils se sont « enkystés » : une coque de tissu s’est formée autour de l’hématome, et il est nécessaire de les ponctionner secondairement pour évacuer le sang.

Hématome et ecchymose : QUE FAIRE ?

Comment faire le diagnostic ?

La plupart du temps, le diagnostic est assez simple en fonction de l’aspect des lésions et du contexte traumatique. Dans le cas d’un hématome profond, le médecin peut être amené à demander un examen échographique pour évaluer l’importance de l’hématome, avant d’éventuellement le ponctionner pour accélérer sa guérison.
Certaines lésions cutanées peuvent ressembler aux ecchymoses et aux hématomes. Quelques détails permettent de faire la différence.
• Un purpura est de couleur plus rouge et il est constitué de taches de petite taille, disséminées. Il ne s’efface pas à la pression. Il est souvent le signe d’une maladie
• Une urticaire est caractérisée par l’apparition de plaques rouges sur la peau. La rougeur est plus nette qu’au cours d’une ecchymose ou d’un hématome. Elle est généralement accompagnée de démangeaisons. L’urticaire peut être due à une réaction allergique, au stress…
• Un érythème se caractérise également par une rougeur de la peau. Celle-ci s’efface lors de la pression. Elle est due à une simple dilatation des vaisseaux et peut avoir de multiples causes : une irritation, une allergie, une maladie, etc.

Quand faut-il consulter un médecin ?

Il faut consulter un médecin dans la journée :
• Si le coup a atteint la région de l'œil,
• S’il se situe au niveau des testicules,
• Si l'hématome d’un membre provoque des douleurs ou des engourdissements aux pieds ou aux mains,
• Si l'hématome devient rouge, chaud et douloureux.

Comment prévenir les ecchymoses et les hématomes ?

D’une manière générale, afin d’éviter les hématomes et les ecchymoses, il est préférable de porter des protections pour pratiquer les sports pour lesquels elles sont recommandées.

Que faire en cas d’ecchymose ou d’hématome ?

Tout hématome ou ecchymose peut être soulagé par l’application de glace, puis un pansement compressif.
Hématome sous l’ongle : le médecin pratiquera un petit trou dans l’ongle en regard de l’hématome (avec un trombone porté au rouge généralement). La réalisation du trou est indolore, en revanche, dès que le trou est fait, le sang sous pression va s’évacuer et la douleur de l’hématome va régresser immédiatement.
Hématome des membres : les pansements compressifs sont destinés à lutter contre l’extension des hématomes. Ils sont composés d’une bande élastique (disponible en pharmacie), placée autour du membre blessé de façon à le comprimer fortement et à dépasser largement la zone blessée. Ils ne doivent pas être laissés en place plus de dix minutes. Une phase de glaçage est pratiquée, suivie d’un pansement compressif moins serré que le précédent.
Hématome de l’oreille : l’application de glace et la pose d’un pansement compressif doivent être faites au plus vite pour éviter l’apparition d’une « oreille en chou-fleur ».
Œil au beurre noir : en attendant l’examen médical spécialisé en ophtalmologie (à faire en urgence), il faut s’allonger sur le dos et appliquer sur l’œil un linge imbibé d’eau glacée. Une compression peut être faite à l’aide d’un objet plat (une pièce de monnaie nettoyée).
En cas de douleur, il est possible de prendre un médicament contre la douleur (« antalgique ») : paracétamol (1 gramme 3 à 4 fois par jour), ou ibuprofène à petites doses (400 mg 3 fois par jour) uniquement en l’absence de trouble de la coagulation ou de traitement anticoagulant.

Comment traiter un hématome ou une ecchymose ?

Dans la plupart des cas, les ecchymoses guérissent spontanément en quelques jours.
L’application rapide de glace après le choc permet de limiter la taille des bleus (glace dans un sac à congélation enveloppé d’un linge pendant 15 à 20 minutes 3 fois par jour). Le froid va permettre la constriction des vaisseaux sanguins lésés, ce qui va limiter le saignement.
Il existe des préparations locales (souvent à base d’arnica, d’héparine ou de polysulfate de muccopolysaccharide), disponibles sans ordonnance, pour le traitement local des ecchymoses : on les applique sur la zone douloureuse par un massage léger.
En cas d’hématome post-traumatisme d’un muscle, d’un testicule, de l’oreille ou de l’œil, un médecin devra examiner soigneusement la région lésée (un ophtalmologue pour un hématome de l’œil).
Dans le cadre d’un hématome sous-cutané ou musculaire, le médecin ponctionnera si nécessaire l’hématome pour évacuer le sang et soulager la douleur. Il fera ensuite un pansement compressif et prescrit généralement des anti-inflammatoires pour faire diminuer le gonflement.
Si les hématomes surviennent sans raison apparente, le médecin pourra prescrire des examens de sang pour s’assurer de l’absence d’anomalie sanguine.

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JDF