Plaies : ne pas hésiter à demander un avis médical

Publié le 11.07.2016
Mise à jour 02.02.2024
Plaies : ne pas hésiter à demander un avis médical
Piyapong Thongcharoen/iStock

Une plaie est une ouverture plus ou moins profonde de la peau qui expose à un risque d’infection. Mais certaines lésions d’aspect bénin ne révèlent leur caractère de gravité qu’après un examen approfondi.

Plaies : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
Les « excoriations » sont des paies très superficielles comparables à des écorchures.
Une plaie est dite « contuse » lorsqu’elle a été provoquée par un choc et qu’il s’y associe des lésions des tissus sous-jacents à la peau.

Qu'est-ce qu’une plaie ?

Une plaie correspond à une ouverture du revêtement cutané. Elle peut être superficielle, touchant l’épiderme et parfois le derme, ou plus profonde, pouvant léser des structures sous-jacentes : des muscles, des tendons, des artères et des veines.
Il faut distinguer les plaies aiguës, dues le plus souvent à un traumatisme, et les plaies chroniques, liées à une maladie ou à une déficience du processus de cicatrisation.
Les plaies simples ne nécessitent qu’un simple nettoyage alors que les plaies graves imposent l’avis d’un médecin.

Comment évaluer sa gravité ?

La gravité d’une plaie dépend de son étendue, de sa profondeur, avec une éventuelle hémorragie associée en cas de lésion des vaisseaux sanguins, et de sa localisation sur le corps ; les plaies des mains, du visage et des articulations exposent à des lésions plus sévères. Par exemple, une plaie peu profonde de la main peut léser d’emblée un tendon ou un nerf, entraînant une incapacité à exécuter certains mouvements et la nécessité d’une réparation chirurgicale.
Quand il existe, le saignement peut être d’origine veineuse ou artérielle. L’hémorragie artérielle se reconnaît au caractère pulsatile du débit et la pression importante du jet. Elle comporte un risque sérieux lié à la perte de sang qui peut être rapidement importante en l’absence de chirurgie réparatrice.
Les plaies du cuir chevelu saignent beaucoup sans réel caractère de gravité. Enfin, les plaies par morsure d’animaux revêtent un caractère particulier car elles sont dilacérées, ce qui complique la cicatrisation, et s’accompagnent d’une inoculation en profondeur de bactéries dangereuses.

Quelles sont les causes de plaies ?

Les plaies aiguës sont souvent d’origine traumatique (coupure, accident).
Les plaies chroniques sont associées à des maladies comme le diabète ou l’insuffisance veineuse et artérielle. C’est par exemple le cas de la « plaie variqueuse » (« ulcère de jambe ») qui est la conséquence d’une insuffisance de la circulation veineuse et qui cicatrise difficilement.
Certains autres facteurs freinent la cicatrisation : la dénutrition, une maladie chronique (insuffisance rénale ou hépatique, maladie auto-immune) et certains médicaments (corticoïdes…).

Quelles sont les complications ?

Le revêtement cutané est une barrière qui protège l’organisme des infections. Une plaie crée une effraction dans cette protection et entraîne des risques infectieux. Une infection se manifeste par une rougeur, une douleur, éventuellement une formation de pus et un gonflement douloureux des ganglions à proximité de la plaie.
Les plaies peuvent entraîner des problèmes moteurs en cas de lésions d’un nerf, d’un tendon ou d’une articulation. Ainsi, même d’aspect bénin, une plaie de la main doit toujours faire l’objet d’un examen médical minutieux.
Enfin, il ne faut pas oublier que toute plaie expose à un risque de tétanos chez les personnes non vaccinées ou dont la vaccination n’est pas à jour.

Plaies : QUE FAIRE ?

Que peut-on faire en cas de plaie ?

Il faut d’abord évaluer la gravité de la plaie : quelle est sa taille ? Sa profondeur ? A-t-elle été provoquée par un objet coupant ou pointu ? Existe-t-il un saignement ?
Toute plaie grave doit être considérée comme une urgence et être prise en charge par des secours médicalisés.
En l’absence de signes de gravité, la plaie doit être nettoyée à l’eau du robinet et au savon, puis rincée à l’eau courante. Un simple pansement avec une compresse stérile est appliqué pour protéger la plaie qui peut aussi être laissée à l’air libre. Il est possible de faire une désinfection par un antiseptique liquide après le nettoyage si la plaie est petite. En cas de plaie très ouverte, elle va nécessiter une suture et il vaut mieux éviter autre chose qu’un antiseptique incolore.
Les antiseptiques les plus couramment utilisés sont les produits à base de chlorhexidine ou d’hexamidine, ainsi que les dérivés du chlore et de l’iode. L’association de plusieurs antiseptiques doit toujours être évitée car, au mieux, elle risque d’annuler leurs effets réciproques et, au pire, elle peut entraîner la formation de composés chimiques irritants. Il faut préférer les formes unidoses ou les petits flacons (car une fois ouverts, les antiseptiques peuvent, paradoxalement, être contaminés). Il est important de respecter soigneusement les modes d’emploi (pur ou dilué, rinçage, date de péremption).
En cas de saignement, il faut comprimer la plaie avec un linge propre pendant quelques minutes pour le stopper. Si l’hémorragie persiste, il faut continuer la compression jusqu’à l’arrêt du saignement et s’adresser aux urgences en cas d’échec. La pose de garrot est déconseillée.
Dans tous les cas, le carnet de vaccination doit être consulté pour vérifier la validité de la vaccination contre le tétanos.

Quand faut-il consulter un médecin ?

Il faut consulter rapidement un médecin :
- Quand la plaie est profonde et nécessite une suture ou un collage pour rapprocher les berges.
- En cas de risque de lésion d’un nerf ou d’un tendon, par exemple les plaies de la main.
- Si la plaie est causée par un objet pointu : il est alors difficile d’en évaluer la profondeur et la gravité.
- En cas de plaie du visage ou d’une articulation.
- Si l’hémorragie persiste malgré la compression, si elle est en jet, pulsatile (lésion artérielle).
- En cas de morsure.
- Quand la vaccination antitétanique n’est pas à jour.

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JDF