Etude chez la souris

Essai prometteur pour traiter la myopathie de Duchenne

Un nouveau traitement pourrait limiter la dégénérescence liée à la myopathie de Duchenne. Testé sur la souris, il livre des résultats encourageants.

  • Par Julie Levallois
  • Jason DeProspero/AP/SIPA
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  • 05 Fév 2015
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    Nouvel espoir de traitement dans la myopathie de Duchenne. Une équipe franco-suisse a mis au point une « chirurgie » de l’ARN, qui s'est révélée prometteuse chez la souris.  Nature Medicine.

    Un ADN de synthèse

    La dystrophie musculaire de Duchenne – ou myopathie de Duchenne – est causée par une mutation du gène codant pour la dystrophine. Cette protéine, nécessaire au bon fonctionnement des cellules musculaires, n’est pas produite en quantité suffisante.

    Des chercheurs de l’université Versailles-Saint-Quentin (UVSQ) et de l'université de Berne (Suisse) ont synthétisé de courts segments d’ADN, capables de s'hybrider sur l’ARN codant défectueux. Les tricyclo-DNA (tcDNA) remplacent la section manquante et permettent ainsi de produire la dystrophine.

    Le traitement a été testé chez la souris, et les résultats publiés dans Nature Medicine  montrent qu'il est plus efficace que ceux mis au point jusqu’ici. Il est administré par voix intraveineuse, ce qui permet une meilleure distribution à l’ensemble des muscles squelettiques. Les segments d’ADN synthétisés atteignent également le tissu cardiaque et le système nerveux central, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’ici.

    Une meilleure fonction musculaire

    Après douze semaines de traitement, les souris présentaient des améliorations de leur fonction musculaire – particulièrement cardiaque et respiratoire – mais aussi du système nerveux central. La « chirurgie » de l’ARN a aussi un impact sur la réponse émotionnelle, qui peut être affectée par la myopathie de Duchenne. En effet, la dystrophine est nécessaire au fonctionnement des neurones, et un déficit provoque des troubles du comportement.

    Les tricyclo-DNA persistent longtemps dans les tissus, ce qui permet d’espacer les traitements. Comme l’organisme les évacue progressivement, la toxicité peut être limitée, à la différence des autres méthodes à l’essai.

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    JDF