Obésité, handicap, cardiopathies…

Une molécule mime les bénéfices de l'entraînement

Des chercheurs ont mis au point une molécule qui permet, sur des rongeurs, de brûler les graisses et d’augmenter de 70 % l’endurance.

  • Par Antoine Costa
  • nupix/epictura
Mots-clés :
  • 03 Mai 2017
  • A A

    On vous voit venir : à quoi bon courir, suer, haleter, quand une pilule magique peut faire croire à votre corps que vous venez de faire du sport ? C’est un peu le risque avec ces découvertes. Elles peuvent faire penser qu’un simple comprimé pourrait se substituer à une bonne hygiène de vie, effacer tous les excès sans effort.

    Il n’en est rien. La molécule expérimentale présentée dans la revue Cell Metabolism vise effectivement à mimer les effets physiologiques du sport et ses bénéfices, notamment au niveau de l’endurance. Mais ne vous emballez-pas. Elle s’adresse aux personnes qui souffrent d’obésité, de handicap, de troubles cardiaques et d’autres pathologies qui rendent toute séance sportive plus complexe que pour quiconque. Or avouez-le : la plupart d’entre vous ne font pas partie de cette catégorie. 

    GW1516

    Ce qui n’enlève rien à l’intérêt de cette étude. Des chercheurs de l’Institut Salk à San Diego en Californie ont mis au point une molécule baptisée GW1516 (GW) capable de produire les bénéfices de l’exercice physique et d’augmenter de 70 % l’endurance.

    Les tests ont été menés sur des rongeurs. Avec cette molécule expérimentale, les auteurs sont parvenus à agir notamment sur un gène qui joue un rôle clé pour brûler la graisse de l’organisme et doper l’endurance.

    270 minutes de roue

    Dans une précédente étude, ces chercheurs avaient découvert que des souris génétiquement modifiées pour activer de manière permanente le gène PPAR delta (PPARD) se transformaient naturellement en marathoniennes, ne prenaient pas de poids et étaient très réactives à l’insuline. Soit autant de qualités qui évoquent une excellente forme physique.

    Ces scientifiques sont parvenus aux mêmes résultats avec la molécule expérimentale. Les souris sédentaires traitées ainsi ont couru dans une roue pendant 270 minutes avant d’être épuisées. Par comparaison, les souris soumises à la même épreuve mais sans le GW ont atteint leurs limites après "seulement" 160 minutes d’exercice.

    Ce gain d’endurance s’est également accompagné d’autres bienfaits pour la santé, sans modification physiologique des muscles cependant, précisent les auteurs. Ainsi les souris traitées pendant deux mois avec la molécule ont pris nettement moins de poids et ont mieux contrôlé leur glycémie, ce qui laisse penser que cette substance pourrait aussi aider les diabétiques.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF