Suicide cellulaire

Vieillissement : une molécule pour inverser les effets de l'âge

Un peptide pourrait contribuer à ce que les tissus retrouvent et maintiennent l'équilibre essentiel à leur bon fonctionnement, malgré le vieillissement.

  • Par Raphaëlle Maruchitch
  • ROBERT F. BUKATY/AP/SIPA
  • 26 Mar 2017
  • A A

    Pouvoir passer outre les signes de l’âge… Un doux rêve que les hommes s’évertuent à ce qu’il devienne réalité. Une molécule vient de s’ajouter à la liste de celles qui pourraient y contribuer. Sa particularité ? Viser, de façon sélective, les cellules sénescentes (c’est-à-dire engagées dans un procédé de vieillissement) et les éliminer. L’expérience, qui a été menée sur des souris, a eu pour conséquence de les faire apparaître et se comporter comme si elles étaient plus jeunes.

    Rééquilibrer les fonctions tissulaires

    Selon les chercheurs, les cellules sénescentes contribuent d’une façon générale au vieillissement car elles n’assurent plus leurs fonctions de réparation des tissus. Elles  contribuent aussi au développement de certaines maladies, comme les maladies cardio-vasculaires, l’arthrite, le diabète. Le fait de les éliminer serait donc bénéfique pour l’organisme.

    L’équipe de chercheurs de Rotterdam (Pays-Bas) qui a développé la molécule d’intérêt FOXO4, a publié ses travaux dans la revue scientifique Cell le 23 mars 2017. Il s’agit d’un peptide qui va en quelque sorte pousser les cellules sénescentes à se suicider. Débarrassées de ces cellules sur le déclin, l’organisme des souris n’en a alors semblé que plus jeune : les rongeurs étaient plus minces, leur fourrure plus dense, les fonctions rénales améliorées. En outre, le peptide agit tout en épargnant les cellules saines.

    Plus précisément, les conséquences de l’action du peptide seraient de restaurer l’homéostasie au sein des tissus biologiques (globalement, leur équilibre) ou encore la réponse envers les agents chimiotoxiques. Les chercheurs pointent que la molécule pourrait être utile dans les cas de personnes ayant subi des traitements médicaux ayant justement altéré leur homéostasie (comme une chimiothérapie) ou tout simplement dans les cas classiques de vieillissement cellulaire.

    De nombreux travaux sur le sujet

    L’étude n’est pas sans faire écho aux travaux publiés précédemment dans Cell en décembre 2016, également menés sur des souris. Des chercheurs américains ont, en effet, réussi à rajeunir de vieux rongeurs en reprogrammant leurs cellules. Les scientifiques avaient constaté que les signes de vieillesse avaaient en effet quasiment disparu et certains organes des souris, comme la peau, le cœur ou les reins, se sont améliorés. Cette technique qualifiée de révolutionnaire était elle aussi encore loin d’être utilisable chez l’Homme.

    Encore beaucoup de travail et de patience seront donc nécessaires avant de pouvoir véritablement remonter le temps...

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF