Obligation vaccinale

DT-Polio : 2 300 vaccins trivalents distribués en 2016

Le vaccin DT-Polio est obligatoire mais en rupture de stock. Depuis 2008, des kits spécifiques sont proposés à ceux qui ne peuvent recevoir les vaccins hexavalents.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Panamerican Health Organization/Flickr
  • 09 Fév 2017
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    Le ministère de la Santé a six mois pour faire évoluer l’offre vaccinale. Le Conseil d’Etat a tranché ce 8 février. Tout citoyen doit avoir la possibilité de se vacciner uniquement avec les valences obligatoires, celles qui protègent de la diphtérie, du tétanos, et de la poliomyélite.

    Mais le vaccin DT-Polio trivalent n’est plus disponible depuis 2008. Seuls des produits contenant en plus d'autres vaccins (coqueluche et hépatite B notamment) sont sur le marché. Le ministère de la Santé et le laboratoire Sanofi ont cependant mis à disposition un kit, destiné à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas recevoir un vaccin non-obligatoire. En 2016, « 2 362 demandes ont été satisfaites via ce kit », affirme le cabinet du ministère, contacté par Pourquoidocteur. Seulement, l’obtenir est moins facile qu’il ne paraît.

    Deux ruptures successives

    Le Conseil d’Etat le souligne dans son avis : en France, les médecins peuvent obtenir un « kit spécifique » composé des trois vaccinations obligatoires. Ni plus, ni moins. Il est composé, dans un premier temps, du DTVax (diphtérie, tétanos) et de l’Imovax polio. La règle est alors simple : Sanofi Pasteur MSD l’envoie « gracieusement » aux médecins qui en font la demande si les parents « ne veulent pas réaliser la vaccination contre la coqueluche ou présentant une contre-indication à la vaccination contre cette maladie ».

    La démarche est relativement aisée : le médecin doit adresser l’ordonnance au laboratoire avec les trois premières lettres des nom et prénom de l’enfant, son âge, le nombre de kits souhaités mais aussi la raison du refus des autres vaccins.

    Mais en janvier 2015, une seconde rupture de stock se produit. Elle concerne cette fois le DTVax, contenu dans le kit. Pour pallier cette pénurie, les autorités sanitaires délivrent une autorisation d’importation. Les kits évoluent donc. En plus de l’Imovax polio, ils proposent – toujours gratuitement – un vaccin destiné au marché nord-américain.



    Une restriction effective

    Dans une lettre adressée aux professionnels de santé, le laboratoire précise que cette offre est « à titre exceptionnel et transitoire ». A un détail près : la rupture de stock se poursuit sur une durée indéterminée. « Date de remise à disposition de la spécialité DTVAX non connue à ce jour », précise le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament.

    Sauf que cette offre est coûteuse. Les portes se referment donc en partie. Dans les faits, le kit est « réservé uniquement aux enfants présentant une contre-indication au vaccin contre la coqueluche », souligne le Conseil d’Etat. Une restriction clairement signalée sur le site de l’ANSM.

    Les autres parents devront se contenter du vaccin dit hexavalent, qui ajoute trois souches vaccinales recommandées (coqueluche, Haemophilus influenzae de type b, hépatite B). Il s’agit du produit le plus aisément accessible. Les options à quatre ou cinq valences font elles aussi l’objet de tensions d’approvisionnement. Le ministère de la Santé devra donc faire en sorte que les familles aient accès au vaccin trivalent sans obstacle majeur.

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    JDF