Association public-privé

Gironde : 140 radiologues s'unissent pour acheter une IRM

Plus de 140 radiologues de 4 hôpitaux et 2 cliniques se sont regroupés en Gironde pour acquérir un appareil IRM de dernière génération. Un partenariat inédit en France. 

  • Par Julien Prioux
  • epstock/epictura
  • 09 Nov 2016
  • A A

    C'est un partenariat inédit en France. Plus de 140 radiologues girondins de 4 hôpitaux publics (Libourne, Arcachon, Langon, Lesparre) et 2 cliniques mutualistes se sont regroupés pour acquérir un appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM) de dernière génération. Cette association public-privé constitue même une « première » en France, a-t-on appris ce mardi lors de l'inauguration officielle de l'équipement. 

    A l'heure actuelle, un seul IRM 3 Tesla, système d'imagerie à hauts champs magnétiques permettant des diagnostics plus précis, était disponible dans le département, au CHU de Bordeaux, a confié à l'Agence France Presse (AFP) le Dr Jean-Christophe Sananes, radiologue dans deux cliniques de l'agglomération et un des initiateurs du projet.

    « Plus généralement, à peine une vingtaine de ce type d'appareils sont utilisés en France à ce jour et un millier au total dans le monde », a-t-il ajouté. Pour en doter le département d'un deuxième appareil, ces médecins se sont regroupés dans 14 groupes détenant au total 70 % d'un groupement d'intérêt économique (GIE).

    Médecins libéraux et hospitaliers solidaires 

    « Chacun des groupes de praticiens, chaque hôpital et clinique détient la même part, soit 5 % », a  précisé à l'AFP le Dr Sananes. Ce spécialiste ne cache pas sa satisfaction. Selon lui, ce projet « montre que l'on peut arriver à collaborer entre médecins libéraux et hospitaliers », alors que « tous seuls nous n'y serions pas arrivés ».

    Côté chiffres, le projet a reçu le soutien de l'Agence Régionale de Santé (ARS). Il a coûté 3 millions d'euros, dont 1,5 million d'euros pour l'acquisition de l'appareil et 1,3 million d'euros pour le bâtiment installé à la clinique mutualiste de Pessac, sélectionnée pour sa facilité d'accès depuis plusieurs points du département.

    Pour ce projet, le choix s'est porté sur un appareil jamais utilisé en Europe, développé par l'entreprise Toshiba medical France. Parallèlement, les initiateurs du projet ont préféré une « prise de rendez-vous éclatée et proche des patients », via les différents partenaires, à une plateforme commune.

    Les premiers patients ont été reçus le 3 octobre. « Cela se passe très bien », se réjouit le Dr Jean-Christophe Sananes. Et l'idée fait des émules puisque ce dernier indique que des médecins de Poitiers (Vienne) et de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ont déjà fait part de leur intérêt pour mettre en place un système similaire.

    Un Français sur deux attend trop longtemps 

    Pour rappel, des disparités importantes d'équipements en imagerie médicale existent en France. Récemment, la Cour des comptes s'est même inquiétée des délais d'attente plus longs dans certains territoires.  

    Selon une étude, 30 jours est ainsi le délai moyen pour obtenir un rendez-vous d’IRM en métropole. Mais en régions Auvergne, Centre et Bretagne la situation est pire avec des taux d’équipement parmi les plus faibles et les délais d'attente parmi les plus élevés (44,8 jours, 41,6 et 39,6 jours). Le délai moyen pondéré par la taille de la population montre un écart de plus du simple au double (52,9 vs 21,5 jours) entre les 5 régions les moins bien équipées et les 5 régions les mieux dotées.

    Le Plan Cancer 2014-2019 préconisait lui un maximum de 20 jours, et le Plan précédent 15 jours. On en est donc très loin... 

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF