Selon une méta-analyse

Travail de nuit : pas de lien significatif avec le cancer du sein

Des chercheurs ont passé en revue plusieurs études. Ils concluent que le travail de nuit n’aurait pas ou pas d’incidence sur la survenue de cancer du sein.

  • Par Raphaëlle Maruchitch
  • 9nong/epictura
  • 09 Oct 2016
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    Travailler la nuit présente ses avantages et ses inconvénients. Mais comme très sérieuse ombre au tableau, il y a surtout la suspicion que le travail de nuit augmenterait les risques de certaines pathologies, dont le cancer du sein.

    Mais une étude britannique vient de remettre en question cette affirmation. Publiée dans le Journal of the national cancer institute, la publication a réalisé une méta-analyse des données de dix études prospectives (Million Women Study, EPIC-Oxford, UK Biobank…).

    Au travers de ces études, ce sont 4660 femmes travaillant la nuit et atteintes de cancer du sein qui ont été recensées. Les chercheurs les ont comparées aux femmes ne travaillant pas en horaires décalés. Conclusion : exercer une activité professionnelle de nuit, même sur le long terme, n’a pas ou peu d’effet sur la survenue du cancer du sein.

    Perturbation du cycle biologique

    Rappelons que plus de 3,5 millions de Français travaillent en horaires décalés. Or, ce rythme perturbe le cycle biologique veille-sommeil, avait révélé une récente étude publiée dans Cell Metabolism en août 2016. En effet, chez l’homme et de nombreux organismes vivants, c’est l’alternance jour-nuit qui synchronise le cycle veille sommeil. De nombreux mécanismes cellulaires, notamment la division, sont contrôlés par les rythmes circadiens. Le travail de nuit induit ainsi une désynchronisation cellulaire.

    Après avoir observé ces effets néfastes chez l’animal, les chercheurs du MIT avaient étudié des cellules cancéreuses de poumons prélevées chez des malades. Ils y ont noté que les gènes suppresseurs de tumeurs étaient inactifs, à l’image de plusieurs gènes régulant les rythmes circadiens, notamment dans les tumeurs les plus agressives. Les chercheurs avaient indiqué qu’ils étudieraient si cette désynchronisation pouvait entraîner l’apparition d’autres cancers.

    Des conclusions à relativiser

    En ce qui concerne le cancer du sein en particulier, une étude canadienne avait soulevé le fait que travailler de nuit pendant trente ans pouvait doubler le risque de cancer du sein chez la femme. Cependant les conclusions de cette étude étaient à prendre avec précaution : si l’association avait bien été confirmée, les preuves établissant un lien de cause à effet n’avaient pas été apportées de manière formelle.

    En conclusion, d’autres études devront être menées afin de tirer au clair les liens complexes qui pourraient s’établir entre les rythmes biologiques et la survenue de cancers.

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    JDF