Somnifères, myorelaxants...

Sécurité routière : l’ANSM va revoir les pictogrammes des médicaments

Alors que la mortalité sur les routes a augmenté l'année dernière, l'ANSM va actualiser sa liste de médicaments pouvant altérer la conduite automobile. 

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • imagepointfr/epictura
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  • 02 Oct 2016
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    En 2015, 3 461 personnes ont perdu la vie sur les routes de France, soit 77 décès supplémentaires par rapport à l’année précédente, et plus de 70 800 automobilistes et voyageurs ont été blessés dans 56 600 accidents corporels. Si la vitesse, l’alcool et l’usage de stupéfiants sont les causes principales de ces accidents, les médicaments représentent également un risque non négligeable (3 à 4 % de ces accidents leur sont attribuables). Une liste de produits qui devrait être réactualisée, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

    Somnifères, antinauséeux, antibiotiques… Depuis 2008, les molécules pouvant altérer la conduite sont désignés par 3 pictogrammes reflétant les différents niveaux de risque. Le symbole jaune associé au niveau 1 concerne les produits qui ne remettent pas en cause la conduite ou l’utilisation de machines, mais nécessitant que les patients soient informés. Le triangle orange, associé au niveau 2, est inscrit sur les médicaments qui peuvent remettre en cause l’aptitude du conducteur tandis que le pictogramme rouge désigne les molécules qui rendent la conduite dangereuse.

    Une centaine de médicaments à évaluer

    Depuis la mise en place de ce dispositif, une centaine de médicaments présentant des effets potentiellement néfastes pour la conduite ont été mis sur le marché. Or ces produits n’ont pas été intégrés à la liste des substances dangereuses pour les automobilistes. D’où la nécessité de les évaluer et de réviser la liste. Le processus devrait s’achever en 2017.

    Toutefois, « la mise en place d’un pictogramme ne peut suffire à infléchir à elle seule la courbe des accidents de la route liés à la prise des médicaments, souligne l’ANSM. C’est pourquoi, une campagne de sensibilisation des usagers et des professionnels de santé sera mise en place par la Délégation interministérielle à la sécurité routière »


    Des pictogrammes peu efficaces

    De fait, une étude menée par des chercheurs français de l’Inserm parue en août dernier a montré que les accidents de la route associés à la prise médicamenteuse n’avaient pas baissé depuis l’introduction de la signalisation. Ils ont même trouvé une légère hausse du nombre d'accidents liés aux somnifères de type benzodiazépine ou apparentés (comme Stilnox, Zolpidem ou Imovane) qui pourrait être due à « l'augmentation de la consommation de ces produits par une population vieillissante ». Ces symboles ne modifieraient donc pas le comportement des conducteurs.

    Le médecin prescripteur aurait donc un rôle crucial de prévention. De son côté, l’ANSM rappelle également aux usagers l’importance de consulter la notice des médicaments et de se rapprocher de leur médecin ou de leur pharmacien pour obtenir des informations complémentaires.

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    JDF