Étude chez la souris

Maladie de Parkinson : la piste auto-immune évoquée

La destruction des cellules nerveuses, dans le cas de la maladie de Parkinson, ne serait pas due à une dégénérescence mais à une attaque du système immunitaire.  

  • Par Thomas Bourreau
  • klss777/epictura
  • 27 Jun 2016
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    C'est un nouveau pas dans la compréhension de la maladie de Parkinson. Les gènes impliqués dans cette pathologie entraîneraient non pas une dégénérescence des neurones, mais leur destruction par le système immunitaire. L'étude, faite sur la souris et publiée dans la revue Cell par des chercheurs de l'université de Montréal, émet l'hypothèse que les patients ne seraient pas atteints d'une maladie neurodégénérative mais bien auto-immune. 

     

    La maladie de Parkinson est une maladie dégénérative qui provoque la mort des neurones et par conséquent des troubles du système locomoteur. Les gènes PINK1 et Parkin sont impliqués dans cette maladie. Les scientifiques pensaient jusqu'ici que le dysfonctionnement de ces deux gènes empêchait les neurones de se débarrasser des mitochondries dégradées et toxiques, processus appelé mitophagie. L’excès de ces organites intracellulaires dans les neurones provoquerait ainsi leur mort. 

     

    Le système immunitaire impliqué

    Mais les chercheurs canadiens ont découvert que même si les gènes PINK1 et Parkin sont défectueux, la mitophagie fonctionne toujours, c'est-à-dire que les mitochondries sont tout même dégradées. Mais le problème viendrait du fait que le dysfonctionnement de ces deux gènes entraînerait une dégradation incomplète des mitochondries. Des fragments sont alors produits, qui sont reconnus comme des antigènes par le système immunitaire. Les neurones sont alors attaqués par les globules blancs, qui voient en eux des cellules étrangères.

     

    10 000 cas détectés chaque année

    Selon lapress, le Dr Desjardins, qui est l'auteur principal de l'étude, teste actuellement avec son équipe plusieurs molécules qui pourraient interférer avec la production de ces vésicules et limiteraient le nombre d'antigènes à la surface du neurone. Certains médicaments, comme le TGF bêta, ont un effet neuroprotecteur et sont utilisés sans connaître leur fonctionnement. L'équipe est en train de vérifier si justement ils n'empêcheraient pas la formation de ces vésicules.  

    En France, la maladie de Parkinson affecte principalement les personnes âgées de 60 ans et est responsable de 3 500 décès par an. 175 000 personnes en sont atteintes et 10 000 cas sont détectés chaque année. 

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    JDF