A l’âge adulte

Le tabagisme passif vieillit de 3 ans les artères des enfants

L’exposition à la fumée de cigarette nuit fortement aux artères des enfants et augmente le risque vasculaire à l’âge adulte. Ces dommages sont permanents, selon une étude.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Vadim Ghirda/AP/SIPA
  • 05 Mar 2014
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    Le tabagisme passif, mauvais pour les poumons… mais aussi pour les artères. Une étude, parue dans l’European Heart Journal ce 5 mars, démontre qu’un enfant dont les parents fument a des artères en moins bon état que les autres. C’est le résultat de deux études de suivi en Finlande et en Australie, qui ont analysé la santé de près de 4 000 enfants.

    « Des dommages directs et irréversibles »

    Les chercheurs ont analysé le lien entre le statut tabagique des parents et la santé vasculaire de leurs enfants. Lorsqu’ils sont arrivés à l’âge adulte, tous les participants se sont soumis à des mesures de l’épaisseur des parois artérielles. Le tabagisme passif, lorsque les deux parents fument, cause des dommages à la structure des artères. L’épaisseur intima-média, c'est à dire l'épaisseur de l'intérieur des vaisseaux qui indique le risque cardiovasculaire, est augmentée chez ces enfants. Cela signifie que les plus jeunes exposés à la fumée émise par leurs parents sont plus à risque d’infarctus ou d’AVC à l’avenir.

    Les artères sont en moyenne plus vieilles de 3 ans par rapport aux enfants de non-fumeurs. « Notre étude montre que l’exposition au tabagisme passif pendant l’enfance entraîne des dommages directs et irréversibles sur la structure des artères », précise le Dr Seana Gall, chercheur principal. Les parents, ou même ceux qui envisagent de devenir parents, devraient arrêter de fumer. Cela ne va pas seulement restaurer leur propre santé, mais aussi protéger celle de leurs enfants à venir. »

    Pas d’effet quand un seul parent fume

    En revanche, lorsqu’un seul parent fumait, l’exposition au tabagisme passif n’avait pas d’effet. « Nous pensons que l’effet n’est apparent que lorsque les deux parents fument en raison de la plus forte dose de fumée à laquelle les enfants sont exposés », explique le Dr Gall. « Nous pouvons supposer que le comportement d’un fumeur lorsqu’il est le seul dans le foyer est différent. Par exemple, le parent qui fume doit le faire dehors, loin de sa famille, ce qui réduit le niveau de tabagisme passif. Mais, comme nous n’avons pas ce type de données, ce n’est qu’une hypothèse. »


    Les enfants de fumeurs, victimes de tabagisme passif, étaient aussi plus à risque de fumer eux-mêmes à l’âge adulte, mais aussi d’être en surpoids. La même équipe a déjà prouvé que le tabagisme passif réduit la capacité de dilatation de l’artère principale du bras. Une autre étude avait démontré qu’il aggravait l'asthme. De tels résultats soutiennent l’interdiction de fumer dans les lieux où les enfants peuvent être présents, comme les voitures.

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    JDF