Au Rwanda

RapidSMS : des textos pour sauver la vie des bébés

Depuis 2012, le dispositif RapidSMS permet de suivre la grossesse des femmes au Rwanda. Efficace et rapide, il aurait permis de sauver des milliers de vies.

  • Par Caroline Delavault
  • Epictura/Sam741002
  • 23 Mai 2016
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    Le téléphone peut sauver une vie. Intitulé RapidSMS, le dispositif a été mis en place par l’UNICEF en 2009. Déployé officiellement en 2012 par les autorités rwandaises, RapidSMS permet de suivre à distance, avec un système d’envoi de textos particulièrement simple, les grossesses et la santé des nouveau-nés jusqu’à leur deux ans. En tout, 45 000 agents de santé du pays sont impliqués. Ils suivent chacun le déroulé des grossesses des femmes de leurs villages et communiquent à distance avec le ministère de la Santé rwandais, grâce à des messages codés. Objectif du dispositif : préparer au mieux les accouchements et permettre aux femmes enceintes de bénéficier d’un suivi médical digne. 

     

    Des messages codés, rapides et efficaces

    Pour prévenir les autorités rwandaises, les agents de santé utilisent des messages codés, avec des lettres. Pour leur annoncer une nouvelle grossesse par exemple, les agents devront envoyer « P.R.E », qui signifie « Pregnant ». Et pour rassurer les autorités sur la santé du bébé ou sur celle de la mère, ils enverront « N.P » - No problem, rapporte l’AFP. Grâce à ce dispositif, « Nous pouvons facilement trouver le nom des femmes qui ont des grossesses à risque, par exemple celles qui ont fait des fausses couches à répétition ou qui ont déjà subi une chirurgie gynécologique », explique à l’AFP François Hakizimana, chargé de la santé communautaire à Murambi, dans un centre médical.
    Après avoir saisi les informations sur la santé de la mère et/ou du bébé dans la base de données, le logiciel programme lui-même automatiquement une prochaine date de consultation prénatale. Autre avantage du RapidSMS et du suivi médical dont il émane, « Nous pouvons sensibiliserles femmes enceintes pour qu’elles se rendent dans la structure de santé la plus proche dès qu’elles voient qu’il y a le moindre problème », détaille François Hakizimana. Les agents de santé sont souvent deux par villages et effectuent au minimum trois visites à domicile en deux ans.  

     

    Le taux de mortalité maternel a baissé de 30 % 

    Les responsables du dispositif RapidSMS l’affirme, leur logiciel permettrait de sauver des milliers de vies. Même s'ils ne disposent encore d’aucun chiffre pour appuyer leur affirmation,  ceux de la Banque mondiale indiquent bien une diminution du taux de mortalité infantile. En 2015, 31 décès pour mille naissances ont été enregistrés, soit un taux sous la moyenne mondiale. En 2009, le taux de décès était nettement plus élevé : 47 morts pour mille naissances. 

     

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    JDF