Vote à l'Assemblée nationale

Les députés allègent la taxe sur l’huile de palme

Au lieu d'augmenter, la taxe sur l'huile de palme va baisser. Les députés ont voté cette mesure ce 17 mars dans le cadre du projet de loi de Reconquête de la biodiversité.

  • Par Julie Levallois
  • tristantan71/Pix5
  • 21 Mar 2016
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    La taxe Nutella a du plomb dans l’aile. Ce 17 mars, l’Assemblée nationale a décidé d’alléger la contribution qui devait peser sur les produits contenant de l’huile de palme. L’amendement était débattu dans le cadre du projet de loi de Reconquête de la biodiversité. Si l’écologie était au cœur des discussions, des arguments de santé publique ont émergé.

    La surnommée « taxe Nutella » - en raison de la forte quantité d'huile contenue dans cette pâte à tartiner - consiste à augmenter la contribution imposée aux produits qui contiennent de l’huile de palme. Le Sénat avait adoptée une hausse non négligeable : elle aurait dû passer de 300 euros la tonne en 2017 à 900 euros en 2020. Mais cette initiative des écologistes n’a pas été suivie à l’Assemblée nationale. Au lieu de cela, les députés ont choisi d’alléger le poids sur l’huile de palme. Désormais, la surtaxe sera de 90 euros la tonne. Le liquide pourrait même être exonéré à terme.

    Des risques cardiovasculaires

    Ce n’est pas faute, pour la députée écologiste Laurence Abeille, d’avoir défendu l’intérêt d’une telle taxation sur plusieurs fronts. Les sénateurs ont « mis en avant la santé publique » avec une telle mesure, a-t-elle expliqué devant ses confrères élus. « L’huile de palme provoque des maladies cardiovasculaires et pose de véritables problèmes », a-t-elle ajouté. « Pas plus que le gras de cochon », a rétorqué le désormais député David Douillet.

    Cette affirmation peut être remise en cause. Une étude parue dans le BMJ en 2013 montre que taxer l’huile de palme à hauteur de 20 % sur une période de 10 ans, en Inde, réduit de 363 000 le nombre de décès par infarctus du myocarde ou par AVC. En effet, ce produit contient un taux élevé d’acides gras saturés qui favorisent la production de « mauvais » cholestérol.

    Mais l’alternative à l’huile de palme n’est pas forcément plus enviable. Augmenter la taxe ouvre la possibilité « que l’industrie agroalimentaire remplace l’huile de palme par les huiles hydrogénées, plus dangereuses, notamment sur le plan cardiovasculaire », a avancé le député Razzy Hammadi.

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    JDF