Après un voyage en zone endémique

Zika : l'Institut Pasteur recommande les rapports sexuels protégés

EXCLUSIF - L'Institut Pasteur de Lille a mis en place une plateforme en ligne pour évaluer les risques de contamination au virus Zika et informer sur la démarche à suivre après un voyage. 

  • Par Marion Guérin
  • Felipe Dana/AP/SIPA
  • 03 Fév 2016
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    L’Institut Pasteur de Lille a mis en ligne un nouvel outil pour informer les Français sur le virus Zika et sur les risques auxquels ils sont exposés. Cette plateforme, disponible à l’adresse www.pasteur-lille.fr/zika/, cible en priorité les femmes en âge de procréer, en raison du risque de microcéphalie qui menace les fœtus. Mais, plus généralement, elle s’adresse à toutes les personnes qui reviennent d’un pays à risque et s’interrogent sur leur exposition au virus.

    « La première problématique concerne les femmes qui vivent là-bas, dans les zones endémiques, explique Daniel Camus, parasitologue, à la tête d’un groupe de travail sur Zika au Haut Conseil de la Santé Publique. Les Françaises qui partent dans l’une de ces zones doivent également faire l’objet d’une attention particulière, et d’une information accrue. Mais il y a une troisième problématique à laquelle il faut répondre : les personnes qui rentrent d’un pays touché par le virus ».

    Des recommandations pratiques

    Il s’agit ainsi, à travers cet outil, d’évaluer le risque d’infection en fonction des derniers voyages réalisés par une personne. Un menu déroulant permet de sélectionner l’une des zones à risque (une trentaine actuellement, avec un degré de risque variable). L’utilisateur entre par la suite plusieurs données (dates de voyage, sexe, grossesse, symptômes…) qui permettent de déterminer la présence d’un risque d’infection.

    Une fois ce risque évalué, la plateforme fournit plusieurs recommandations très pratiques afin de guider les personnes dans leurs démarches. Une femme qui aurait voyagé le mois dernier au Brésil alors qu’elle était enceinte doit, par exemple, consulter un médecin pour réaliser un examen sérologique à la recherche d'anticorps anti-Zika, ainsi qu'une échographie – et ce, même si elle ne présente aucun symptôme.

    Rapports sexuels protégés pendant un mois

    Alors que les autorités sanitaires du Texas, aux Etats-Unis, viennent d’annoncer la découverte d’un cas de transmission sexuelle du virus Zika, les chercheurs de l’Institut Pasteur ont, eux, pris les devants. « Nous avions évoqué ce risque dès juillet dernier dans notre rapport », indique ainsi Daniel Camus.

    Du coup, les recommandations de l’Institut Pasteur de Lille ont intégré ce risque de transmission sexuelle, même s’il reste à ce jour très mal documenté. Il est conseillé aux hommes qui se sont rendus dans une zone endémique de ne pas avoir de rapport sexuel non protégé pendant un mois, afin de ne pas risquer de contaminer leur partenaire. Les femmes doivent quant à elles « « éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme revenu depuis moins d'un mois d'une zone d'épidémie ». Les Anglais, les Américains et les Irlandais devraient eux aussi adopter ces recommandations.

    Enfin, la plateforme propose un guide à destination des personnes qui comptent se rendre dans l’une des zones touchées par l’épidémie. « Toutes ces données sont fondées sur les connaissances actuelles dont nous disposons, explique encore Daniel Camus. Elles seront mises à jour autant que possible ».

    Ce mardi, l'Irlande a fait un état des premiers cas sur son territoire - deux personnes qui ont contracté le virus en se rendant dans une zone touchée. Il en va de même pour le Chili, qui a détecté ce mardi le premier cas Zika sur son sol. 

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    JDF