Stratégie "prime-boost"

Ebola : l’Inserm rémunère 300 volontaires pour tester un vaccin

L'Inserm recrute 300 volontaires pour participer à un essai clinique visant à évaluer la réponse diu système immunitaire face à une stratégie vaccinale contre le virus Ebola. 

  • Par Ambre Amias
  • Lukas Schulze/AP/SIPA
  • 08 Déc 2015
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    Un petit vaccin contre Ebola, ça vous tente ? L’INSERM est à la recherche de 300 bonnes âmes diposées à prêter leur corps à la science pour faire avancer la recherche contre ce virus qui constitue toujours une menace pour les populations exposées. La campagne de recrutement a été lancée ce mardi, sous le slogan « Pas besoin d'avoir fait médecine pour combattre Ebola ».

    L’essai, intitulé EBOVAC2 et financé par le programme « Ebola+ Innovative Medicines Initiative 2 » de la Commission Européenne, se trouve actuellement en phase 2. Il vise à évaluer l’efficacité d’une stratégie vaccinale de prévention dite prime-boost (amorce-rappel). Cette méthode se déroule en plusieurs étapes et permet de présenter un même antigène à l'aide de différents vecteurs, dans l’objectif d’optimiser la réponse du système immunitaire.

    Aucun risque d’infection

    Deux vaccins (1) seront ainsi administrés aux volontaires à quelques semaines d'intervalle l'un de l'autre, fait savoir l’Inserm dans un communiqué. Le premier candidat vaccin, appelé « prime » stimule les défenses immunitaires. Le second, « boost », renforce et étend la réponse immunitaire. Plusieurs intervalles d’administration seront étudiés afin de déterminer lequel ou lesquels entraînent le plus de stimulation des défenses immunitaires chez les volontaires. L’écart entre le « prime » et le « boost » sera de 28, 56 ou 84 jours.

    « Bien entendu, les participants à cet essai n’ont aucun risque d’être infecté par le virus Ebola, précise Rodolphe Thiébaut, coordinateur du projet EBOVAC2, dans le communiqué. Seules des protéines ou morceaux de protéines fabriqués par synthèse sont utilisés dans les différents vaccins testés : ces protéines ne peuvent en aucun cas entrainer une contamination. Il s’agit du même principe que pour la plupart des autres vaccins existants. »

    En revanche, il est impossible de dire à ce stade si les participants seront protégés du virus. « Personne ne sait si les préparations vaccinales à l'étude fonctionneront contre le virus Ebola. Par ailleurs, il se peut que vous receviez un vaccin placebo », précise l’Inserm.


     

    Une générosité bien récompensée

    Pour y participer, il faut être en bonne santé, avoir entre 18 et 65 ans et se situer à proximité d’un des centres participant à l’essai à Paris (75), Créteil (94), Lyon (69), Marseille (13), Rennes (35), Saint Etienne (42), ou Strasbourg (67). Les participants devront également être affilié ou bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale.

    Les femmes ne doivent pas être enceintes ni allaiter. Elles doivent utiliser une contraception efficace. Enfin, il n’est pas possible de participer simultanément à une autre recherche biomédicale et de donner son sang pendant la durée de l’essai.

    Par ailleurs, la générosité des participants sera récompensée, puisque l’essai vaccinal donnera lieu à une indemnisation de 80 € à 100 € par visite (100 € pour les visites avec vaccinination et 80 € pour les autres visites), soit 760 € à 1240 € en tout selon le nombre de visites.

    Un numéro vert (0800 156 156) a ouvert afin d'orienter les volontaires, ainsi qu'un site Internet spécialement dédié à ce projet de recherche. 


    (1)  Ad26.ZEBOV développé par Crucell Holland BV, une des entreprises pharmaceutiques Janssen de Johnson & Johnson et MVA-BN-Filo développé par Bavarian Nordic.

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    JDF