Particules fines

Pollution : les employés du métro particulièrement menacés

Comme le montre l'Anses, les employés du métro sont quotidiennement exposés à des taux dangereux de particules fines qui, à long terme, mettent leur santé en danger.

  • Par Hugo Septier
  • REX Shutterstock/SIPA
  • 10 Sep 2015
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    Comme cela avait déjà été démontré, dans une étude commanditée par la RATP en mai dernier, la pollution au sein du métro atteint des niveaux très préoccupants, au point même qu’elle peut être comparée à celle à laquelle les riverains du périphérique parisien doivent quotidiennement faire face.
    Cette fois-ci, c’est l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) qui s’est penchée sur l’épineux problème de la forte concentration en particules fines dans les couloirs et les rames du métro. Et les résultats ne sont pas rassurants. Selon l’Anses, les taux de pollution sont bien plus élevés que les normes mises en place par les autorités de santé et les conséquences sur la santé pourraient être redoutables.


    La présence inquiétante de particules fines

    En effet, selon les premières conclusions de cette enquête, il y a bien un risque d’existence de troubles respiratoires (asthme, bronchite chronique…) et cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, hypertenstion…) chez les employés travaillant dans le métro, mais aussi le RER. Comme le montrent les conclusions de ces travaux, les taux de particules fines sont bien plus élevés dans le métro que dans la rue ou dans un logement (en particulier au niveau des particules PM10 et PM2,5, qui ont la capacité de pénétrer les poumons).
    Ces particules sont chargées en métaux lourds (en particulier fer et carbone) particulièrement toxiques pour l’organisme humain. Ces dernières, comme le rappelle le quotidien Le Parisien, proviennent en grande majorité des anciens systèmes de freinage des trains, qui provoquent l’apparition d’une poussière métallique invisible à l’œil nu.

    Les employés, qu’ils soient conducteurs de rames ou vendeurs en boutiques, sont en première ligne de cette forte exposition. Mais les plus à risques restent les agents préposés à la restauration des voies, exposés en permanence aux émissions de motrices diesel. Pour les protéger, l’Anses explique qu’il est important de rénover les systèmes d’aération des stations et des souterrains afin que l’air soit renouvelé plus souvent. Ils estiment aussi qu’un contrôle plus systématique et strict de l’air serait une bonne chose.

    Depuis quelques années, la RATP a mis en place une opération de rajeunissement de ses lignes parisiennes, avec l’apparition de nouveaux trains, plus modernes, au système de freinage moins polluant. Si ces travaux sont certes un investissement à long terme, ils semblent malgré tout obligatoires afin de préserver la bonne santé et des employés, et des centaines de milliers de voyageurs qui empruntent quotidiennement le métro parisien.

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    JDF