Suivi de 15 000 enfants

Naître prématurément peu péjorer l'avenir professionnel

Une étude britannique met en avant les difficultés que les enfants nés prématurément éprouvent à l'âge adulte dans leur vie professionnelle.

  • Jerome Delay/AP/SIPA
  • 05 Sep 2015
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    En 2012, plus d’un bébé sur 10 naissait prématurément dans le monde. Ce chiffre, en augmentation constante, est inquiétant à bien des égards. En effet, une grossesse qui ne va pas à son terme peut avoir diverses conséquences sur la santé future de l’enfant (introversion, risques élevés d’autisme...).
    Si les risques médicaux sont connus, cette nouvelle étude de l’université anglaise de Warwick à Coventry (Angleterre) publiée dans la revue Psychological Science pointe du doigt les difficultés sociales que risquent de rencontrer les enfants nés prématurément, en particulier en ce qui concerne le monde du travail et les conditions de vie économiques. Ainsi, selon les chercheurs britanniques, les adultes nés avant terme réussiraient moins bien que les autres leur vie professionnelles et auraient des salaires bien moins élevés que le reste de la population.

    Tout commence par des mauvais résultats scolaires...

    Les scientifiques ont suivi sur le long terme une cohorte de presque 15 000 enfants nés prématurément (8 573 nés en 1958 et 6 698 nés en 1970). Pendant leur enfance, ces derniers ont dû passer plusieurs tests cognitifs (lecture et calcul). Comme le montraient déjà différentes études antérieures, leurs scores étaient bien inférieurs aux enfants nés à terme. L'étude s'est ensuite intéressée aux conséquences à long terme de ces difficultés scolaires.

    Le suivi de ces enfants montre que le pourcentage de travailleurs manuels y était bien supérieur que dans le reste de la population. De plus, il est important de noter qu’une grande partie des prématurés de la cohorte sont sans emploi ou éprouvent de sérieuses difficultés économiques. « Cette étude montre un effet cascade où des capacités scolaires moindres après une naissance prématurée amènent à de moindres qualifications et à une moindre richesse à l'âge adulte », expliquent les chercheurs.

    Il est important de souligner que cette étude ne concerne pas que les grands prématurés puisque « la plupart des enfants étudiés n'étaient pas de grands prématurés mais seulement nés en moyenne cinq semaines avant terme. » Si ces travaux n’ont pour le moment qu’un but informatif, ils pourraient bien servir de base de travail solide pour accompagner de manière plus efficace en milieu scolaire les enfants nés prématurément.

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    JDF