Réglementation plus stricte

Ostéopathes : 14 écoles sur 37 n'ont pas reçu le nouvel agrément

Le gouvernement veut homogénéiser la formation des ostéopathes. C’est chose faite. Les nouveaux critères ont fait perdre leur agrément à une quinzaine d’écoles.

  • Par Audrey Vaugrente
  • JS EVRARD/SIPA
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  • 17 Jul 2015
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    Promise depuis plusieurs années, la réforme des écoles d’ostéopathie est enfin actée. Le Journal officiel du 9 juillet dernier a communiqué la liste des établissements agréés par le gouvernement. Et la commission en charge des agréments a donné un bon coup de balai : sur les 37 dossiers déposés, seuls 23 ont reçu leur précieux sésame.

    « Depuis 2007, une réglementation très peu qualitative, et avec des niveaux de formation très hétérogènes, était en place. Elle a été dénoncée dans un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de diverses administrations, rappelle Thibault Dubois, Délégué général du Syndicat français des ostéopathes (SFDO). La réforme se compose de deux décrets et trois arrêtés qui augmentent le niveau d’exigence de la formation. » La liste des établissements agréés s’appuie sur ces textes qui définissent à la fois le contenu de la formation et l’organisation des établissements.

    Des critères plus stricts

    La durée du cursus valide est plus longue qu’auparavant : il doit offrir 4 860 heures de cours minimum, soit 2 200 de plus qu’avant les décrets. Mais pour Thibault Dubois, « le vrai changement, c’est la formation en pratique clinique qui est plus exigeante, ainsi que le niveau des formateurs et leur nombre. » Les nouveaux critères, plus stricts, justifient le refus de renouveler les agréments d’une quinzaine d’écoles.

    Les établissements en question ne pourront donc plus délivrer de diplôme, selon la loi. Pour les étudiants, une solution a été prévue : « Ils ne pourront plus obtenir de diplôme dans ces établissements, mais devraient être prioritaires pour rejoindre des écoles agréées, précise Thibault Dubois. On fait tout pour qu’ils puissent entrer dans ces établissements. Sur le site du SFDO, on a même une page mise à jour en temps réel qui indique les places disponibles. »

    La colère des écoles

    Du côté des établissements qui perdent leur agrément, on oscille entre désir de rassurer et protestation. Ostéobio, située à Cachan (Val-de-Marne), précise qu’elle « ne figure pas sur cette liste pour une raison très simple : notre école n’est pas concernée dans la mesure où elle dispose d’un agrément toujours valable pendant encore une année. »

    « C’est une erreur d’interprétation, objecte Thibault Dubois. Tous les établissements devaient faire une demande et les anciens agréments arrivent à échéance le 31 août prochain. Cela s’apparente à une perte d’agrément. »

    L’école ATMAN, de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), estime que la décision est « incompréhensible, injustifiée et injuste » et promet à ses étudiants de mener « toutes les actions nécessaires. »

    Les syndicats, eux, ont appelé la ministre de la Santé Marisol Touraine à rester ferme à l’encontre de ces établissements. « On est tout à fait satisfait de cette réforme », conclut Thibault Dubois.

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    JDF