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Le somnambulisme : une affaire de famille

Des chercheurs canadiens ont montré que le somnambulisme et les terreurs noctures sont des troubles du sommeil héréditaires. 

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  • 05 Mai 2015
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    En pleine nuit, il n’est pas rare de voir un enfant assis dans son lit en train de parle, ou de le croiser hagard devant le frigo ou passant une partie de la nuit dans la baignoire. Toutes ces situations cocasses - pour ceux qui y assistent - sont dues au somnambulisme. Cette parasomnie courante chez les enfants qui serait héréditaire, selon une étude canadienne publiée ce lundi dans la revue JAMA Pediatrics.

    Pour mettre en avant ce lien, l’équipe de l’Université de Montréal a analysé les données sur le sommeil recueillies auprès de 1 940 enfants nés entre 1997 et 1998. Les scientifiques ont également demandé aux parents de remplir un questionnaire pour savoir s’ils avaient eux mêmes développer ce trouble du sommeil.

    Lien génétique

    Parmi ces enfants, environ 29 % étaient somnambules. Peu fréquent durant la petite enfance, il touche plus d’un enfant de 10 ans sur 10 avant de disparaitre à l’adolescence. Chez certains individus, cette parasomnie peut persister ou ressurgir à l’âge adulte.

    D’après l’étude, les enfants de parents somnambules ont plus de chance de l’être eux-mêmes. En effet, ils ont observé que les enfants dont un des parents est ou a été somnambule ont 3 fois plus de chances de le devenir. Un risque multiplié par 7 si les deux parents déambulent inconscients dans la maison durant la nuit. L’équipe a ainsi montré que plus de 60 % des enfants qui développent le somnambulisme ont leurs deux parents eux-mêmes somnambules contre 22 % des enfants sans antécédents familiaux.

     

    Terreurs nocturnes et somnambulisme 

    Par ailleurs, les chercheurs ont observé que les jeunes enfants en proie aux terreurs nocturnes sont plus susceptibles d’être somnambules vers l’âge de 5 ans contrairement aux autres enfants. La terreur nocturne est une parasomnie proche du somnambulisme mais très différente des cauchemars. L’enfant, encore endormi, se met à hurler, tient un discours décousu et fait de la tachycardie. En sueur, il semble paniqué et ne répond pas à la présence des parents. Le lendemain matin, l’enfant ne se souvient de rien. 
    Ces phénomènes très impressionnants surviennent dans les premières heures du sommeil contrairement aux cauchemars qui se manifestent dans la deuxième partie de la nuit.

    « Ces résultats suggèrent que le somnambulisme a une forte composante génétique, de même que les terreurs nocturnes, dans une moindre mesure. Ce phénomène pourrait s'expliquer par un polymorphisme des gènes intervenant dans le déclenchement du cycle de sommeil lent profond ou dans la profondeur du sommeil. Les parents qui ont été somnambules durant l'enfance, et en particulier si les deux membres du couple l'ont été, peuvent s'attendre à ce que leur enfant soit somnambule aussi et devraient se préparer en conséquence », concluent les auteurs de l’étude. 

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    JDF