Etude dans le Lancet Psychiatry

La dépression triple le risque de commettre un crime violent

Souffrir de dépression multiplie par trois le risque d’agresser quelqu’un ou de commettre un braquage. C’est la conclusion d’une étude sur 47 000 personnes.

  • Par Julie Levallois
  • SIERAKOWSK/ISOPIX/SIPA
  • 25 Fév 2015
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    La dépression est souvent associée à la violence contre soi-même. Mais la violence envers autrui doit aussi être très surveillée. Selon une étude parue dans le Lancet Psychiatry, les personnes souffrant de dépression sont trois fois plus à risque de commettre un crime violent que la population générale.

    Une équipe de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) a suivi 47 000 Suédois dont la dépression était diagnostiquée pendant 3 ans. Leurs casiers judiciaires, ainsi que leurs dossiers médicaux, ont été passés en revue et comparés à ceux de 898 000 personnes e souffrant pas de dépression. L’état de santé des fratries a également été pris en compte.

    Ne pas stigmatiser

    Le fait d’être dépressif triple la probabilité de commettre un braquage, une agression sexuelle ou une attaque, concluent les chercheurs. Mais les taux restent très bas : 3,7 % des hommes dépressifs et 0,5 % des femmes ont été condamnés pour crime violent. Dans la population générale, c’est le cas pour 1,2 % des hommes et 0,2 % des femmes. Selon les chercheurs, 46 000 crimes pourraient être chaque année liés à la dépression en Grande-Bretagne.

    Pour autant, il ne faut pas stigmatiser les personnes souffrant de dépression, alertent les chercheurs. « Le résultat important, c’est que la majorité des personnes dépressives ne sont pas poursuivies pour crime violent, et que les taux sont inférieurs à ceux des patients schizophrènes ou bipolaires, et très inférieurs à ceux des personnes abusant de l’alcool ou de la drogue », souligne le Pr Seena Fazel, qui a mené l’étude.

    En fait, ces résultats soulignent l’importance de repérer les patients dépressifs, et d’évoquer directement avec eux les pensées ou comportements violents qui peuvent être associés à leur maladie.

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    JDF