Santé publique

Mobilisation de députés autour de la maladie de Lyme

Une proposition de loi sur la maladie de Lyme vient d’être rejetée. Mais le gouvernement compte s’emparer de cette question dans le projet de loi de santé. 

  • Par la rédaction
  • David Cole/REX/REX/SIPA
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  • 06 Fév 2015
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    Retoquée ! Une proposition de loi visant à prendre à bras le corps la maladie de Lyme  ne sera pas examinée au Parlement. Le texte n’a pas réussi à franchir la première étape. La barre de la commission de l’Assemblée nationale. Mais le gouvernement promet qu’une expertise sera bientôt lancée et que la future loi de santé apportera des solutions.

    La maladie de Lyme est une infection bactérienne transmise par les tiques. Elle peut conduire à des atteintes articulaires, neurologiques et cardiaques invalidantes. En France, le nombre annuel de cas est estimé à 27 000. L’Est du pays est plus touché.

    Améliorer les connaissances
    Le premier objectif de cette proposition de loi était d’améliorer les connaissances sur le nombre de personnes atteintes, sur leurs besoins et sur leur prise en charge. Le second concernait la formation des intervenants. Marcel Bonnot, François Vannson et leurs collègues députés, demandaient que le gouvernement remette un rapport au Parlement dans un délai de deux ans à compter de la promulgation de cette loi, où, par exemple, seraient formulées des propositions pour améliorer la prise en charge de ces patients à court et à long terme.


    La proposition de loi réclamait aussi un plan national pour la maladie de Lyme sur cinq ans de 2015 à 2020. Avec sept volets : recherche et financements, veille sanitaire, dépistage, diagnostic, information du public et des professionnels, prévention, déclaration obligatoire des données individuelles à l’autorité sanitaire par les médecins et les responsables des services et laboratoires de biologie médicale publics et privés. Fin 2014, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a rendu public un rapport sur la borréliose de Lyme avec des recommandations notamment sur la prise en charge de la patholgie.

    3000 dollars en plus par an 
    Hasard de calendrier, des chercheurs américains ont publié mercredi dans PLoS One une étude réévaluant à la hausse le coût de la maladie de Lyme. On notera au passage que cette pathologie tire son nom de la ville américaine de Lyme (Connecticut) où elle a été décrite pour la première fois en 1975. Emily Adrion, de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health à Baltimore (Maryland), et ses collègues, ont comparé plus de 52 000 enfants et adultes traités pour une maladie de Lyme aux Etats-Unis entre 2006 et 2010 à près de 264 000 personnes contrôles, sans preuve d’une exposition à la maladie de Lyme.
    Ils ont montré que la maladie de Lyme était associée sur un an à des coûts sanitaires supérieurs de près de 3 000 dollars (2 650 euros). Il y avait en particulier 464 dollars de plus (410 euros) pour l’évaluation et la prise en charge et 612 dollars de plus (540 euros) pour les frais de médicaments. Ces 3 000 dollars sont significativement supérieurs aux chiffres qui étaient jusqu’à présent estimés pour la prise en charge de la maladie de Lyme non compliquée ou pour son traitement à un stade précoce (100 à 1600 dollars, soit 90 à 1400 euros).


    « Cela pourrait refléter l’importance de prendre en compte l’utilisation et les coûts associés aux symptômes de la maladie de Lyme après traitement », commentent les chercheurs. Ces signes sont la fatigue, les douleurs musculosquelettiques et les plaintes neurocognitives (problèmes de mémorisation et de concentration, sensations anormales aux extrémités) persistant après un traitement antibiotique initial de la maladie de Lyme. Au total, le coût estimé pour la prise en charge de la maladie s'élève à 3 millions de dollars aux Etats-Unis.

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    JDF