Rapport de l'OMS

La violence fait 1,6 million de morts chaque année

L'OMS vient de publier un rapport sur la violence dans le monde. Elle insiste sur le rôle des professionnels de santé pour prévenir ce fléau, qui sévit notamment dans les cas de maltraitance des enfants. 

  • Par Léa Drouelle
  • Mahesh Kumar A./AP/SIPA
  • 10 Déc 2014
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    Avec 1,6 million de morts chaque année, la violence constitue l'une des principales causes de décès dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé, qui vient de publier son premier rapport sur l’ensemble des aspects de la violence mondiale, révèle que 475 000 personnes sont mortes assassinées en 2012. Et l'OMS insiste sur le rôle crucial des professionnels de santé pour prévenir ce fléau et limiter le nombre de décès.

    57 000 infanticides
    Selon le rapport, la principale mission du secteur sanitaire dans la prise en charge de la violence, consiste à « soigner les victimes et à assurer leur réadaptation ». Ces tâches s’appliquent notamment dans la maltraitance faite aux enfants et le manque de soins. En effet, le rapport de l’OMS récense de nombreux infanticides, mutilations, abandons ou violences sexuelles.

    En 2000, le nombre de décès d’enfants par homicides s’élève à environ 57 000 même s’il reste difficile de mesurer la véritable ampleur du problème, faute d’enquêtes et d'autopsies. Les traumatismes crâniens demeurent à ce jour la cause la plus fréquente des décès infantiles, suivi des lésions abdominales et des étouffements. Les signes de maltraitance au quotidien n’entraînent pas toujours la mort. Ils sont cependant nombreux (coups de poing, fessées, agressions sexuelles). « Dans le monde, on estime que 20 % des femmes et 5 à 10 % des hommes ont été victimes d’agressions sexuelles au cours de leur enfance », relève l'OMS.


    Troubles de l’alimentation et stress-post traumatique
    A court terme, les conséquences de la maltraitance sur les enfants se manifestent physiquement, par l’apparition d’hématomes sur le visage ou sur le corps ou de brûlures. Mais à long terme, les symptômes sont moins visibles, bien que profondément liés à l’épanouissement et au développement de l’enfant. En effet, les actes de violences subis au cours de l’enfance peuvent avoir des conséquences qui perdurent jusque dans l’adolescence et dans la vie adulte : alcoolisme, toxicomanie, troubles de l’alimentation ou du sommeil, troubles cognitifs et retard de développement, état de stress post-traumatique, dépression etc. « Des conséquences qui par ailleurs augmentent la probabilité de développer des pathologies graves à l’âge adulte », souligne l’OMS.


    Des visites à domicile par des professionnels de santé
    Le plus souvent, ces actes de violence surviennent au sein de familles à la situation précaire, ou chez de jeunes parents qui ne bénéficient pas d’un soutien familial. L’OMS insiste donc sur la nécessité pour les professionnels de santé de connaître ces facteurs afin de pouvoir prévenir, détecter et signaler les violences faites aux enfants au sein des foyers familiaux. Pour ce faire, des programmes de visite à domicile par des infirmières et autres professionnels de santé ont été mis en place. Grâce à ces programmes, les professionnels de santé sont mieux informés et donc plus à même de reconnaître les signes. « Mais on ne connaît pas encore leur impact à d’autres niveaux, comme l’amélioration des soins ou l’orientation des enfants », précise l'OMS.

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    JDF