Les cadres et les agriculteurs les plus touchés

Burn out : 3 millions de salariés menacés

Près de 13 % des salariés seraient à bout de nerf à cause de leur travail. Des experts militent pour une reconnaissance du burn out comme une maladie professionnelle.  

  • Par Melanie Gomez
  • THOMAS CHASSAING/SIPA
  • 22 Jan 2014
  • A A

    Plus d’un salarié sur 10 serait victime d’un épuisement psychologique lié au travail. C’est en tout cas ce que révèle ce mercredi une étude réalisée par le cabinet Technologia, spécialisé dans l’évaluation et la prévention des risques professionnels. L’objectif premier de cette étude toujours en cours est d’identifier et de définir de manière exhaustive l’ensemble des causes et des symptômes du syndrome d’épuisement professionnel, appelé également burn out. Réalisée sur internet du 30 juillet au 20 août 2013 auprès de 1000 individus représentatifs de la population active occupée française, cette synthèse des premiers résultats met en évidence le fait que 3,2 millions de Français actifs souffriraient actuellement de fatigue professionnelle et seraient donc à risque élevé de burn out.

    Des chiffres alarmant chez les cadres et les agriculteurs

    D’après les spécialistes du cabinet Technologia, lorsque les problématiques du travail excessif (« je travaille trop ») et du travail compulsif (« je ne peux pas ne pas travailler ») apparaissent simultanément chez un individu, cela indique un comportement de sur-engagement au travail et donc un risque élevé de burn out.
    Les agriculteurs et les cadres seraient les catégories les plus exposées, mais également les plus fragiles vis-à-vis de ce risque. Selon cette étude, 19% des cadres cumulent à la fois une forte charge de travail et un travail compulsif. De plus, à la différence des artisans commerçants et des chefs d’entreprise qui sont en risque de burn out pour 20% d’entre eux, l’épuisement émotionnel est plus fort chez les cadres : le plus fort taux de fatigue à la fois le matin et le soir montre cette fragilisation. En revanche, à la question, « Vous sentez-vous fatigué le matin lorsque que vous avez à affronter une nouvelle journée de travail », 47% des agriculteurs répondent oui, contre 14% des chefs d’entreprise et 29% des ouvriers.

    Un appel pour la reconnaissance de maladie professionnelle

    « Actuellement, en l’absence de tableaux de maladies les concernant, les affections psychiques relevant de ce qu’on appelle communément le burn out peuvent être reconnues au titre de l’article L 461-1 alinéa 4 du code de la sécurité sociale dès lors que la maladie présente une gravité justifiant une incapacité permanente (IP) égale ou supérieure à 25% et à condition qu’un lien « direct et essentiel » avec l’activité professionnelle ait été mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles », précise le cabinet Technologia sur son site.
    Ainsi, ces experts déplorent que seuls quelques dizaines de cas de pathologies psychiques liées au travail sont reconnus chaque année en France. Par ailleurs, ces spécialistes lancent un Appel pour la reconnaissance par la Sécurité sociale du burn out en tant que maladie professionnelle liée à l’épuisement.
    Un site Internet - appel-burnout.fr - permet de signer l'appel et d'en savoir plus sur l'étude menée par Technologia . Au-delà de la réparation due aux salariés, l’objectif de cet appel est aussi d’engager avec les entreprises et les partenaires sociaux un dialogue de prévention. « Cet appel s’il est entendu permettra de surmonter le retard français en matière de prévention du risque psychique », conclut l’appel du cabinet Technologia.

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    JDF