"Télépression"

Répondre vite à ses mails nuit à la santé

Répondre à ses mails professionnels de manière instantanée altère la santé et, par conséquent, l'efficacité professionnelle, révèle une étude américaine. 

  • Par Léa Drouelle
  • Ashwini Bhatia/AP/SIPA
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  • 28 Nov 2014
  • A A

    « Vous avez un nouvel email ». Faites-vous partie de ces personnes qui ne peuvent s’empêcher de répondre illico presto à leurs mails ou à leurs messages même lorsqu’ils sont en vacances ? Si la réponse est oui, il serait préférable de « décrocher » de temps en temps. Car répondre trop souvent à ses mails aurait des conséquences délétères sur la santé, selon une étude américaine publiée dans The Journal of Occupational Psychology.

    Une volonté d'impressionner son patron
    Dirigée par Larissa Barber, professeur de psychologie à l’université de NIU (Illinois), l’étude analyse le phénomène de « télépression » qui désigne le besoin de répondre instantanément aux mails. En effet, dans nos sociétés monopolisées par les smartphones et les ordinateurs, difficile de rater un message. Un phénomène qui s’applique particulièrement au monde du travail. « Nous nous habituons tous, en quelque sorte, à la satisfaction immédiate de recevoir des réponses rapides parce que cela nous aide à accomplir nos propres tâches plus vite. Et l’employé, soucieux d’impressionner son patron, est convaincu que le fait de répondre de manière instantanée à ses mails témoigne de son professionnalisme », analyse le Pr Larissa Barber.

    Cercle vicieux
    Mais c’est en fait l’inverse qui se produit. Car les employés adeptes de cette méthode s’exposent à un stress supplémentaire et sont sujets à des troubles du sommeil. Ce qui conduit ensuite à des « épuisement professionnels » et à un nombre accru d’absences au travail «  pour raisons de santé ». La télépression, est donc un cercle vicieux. « Au final, en voulant paraître réactif, on devient de moins en moins efficace », analyse Larissa Barber. Et les risques sont présents également quand la réponse aux mails se fait en dehors des heures de bureau. « L’employé ne se déconnecte jamais de son travail, et cela peut provoquer un burnt-out », alerte le Pr Barber. Pour trouver l’équilibre parfait entre le repos et l’activité professionnelle, le Pr Barber recommande d’adopter des gestes simples qui permettront à l’employeur de décrocher de la dictature du mail : couper les alertes sonores des mails sur le portable et l’ordinateur, prendre chaque jour une demi-heure pour répondre à tous les mails, ou encore indiquer ses heures de disponibilités à ses collaborateurs.

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    JDF