Matériel

Ebola : vers une pénurie de combinaisons

Alors que l'ampleur de l'épidémie a été longtemps sous-estimée, certains experts prédisent la pénurie mondiale de matériels de protection, un équipement vital pour lutter contre l'épidémie.

  • Kin Man Hui/AP/SIPA
  • 12 Oct 2014
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    « On va vers une pénurie mondiale de matériels de protection vis-à-vis des personnes infectées par le virus ». C'est l'information principale d'un article que consacre le Parisien à l'épidémie de virus Ebola, qui en quelques mois a fait plus de 4 000 morts, majoritairement en Afrique de l'Ouest.

    La cause ? Selon le journal, le retard pris dans l’appréciation de la gravité de la maladie font que les principaux producteurs de combinaisons ne peuvent pas suivre. « Vu que cette épidémie est totalement inédite par son ampleur, il est évident qu’il y a un risque de pénurie d’équipements de protection », estime Claude Mahoudeau, responsable terrain de MSF, présent à Macenta, dans le sud de la Guinée.
    « Pour le moment, ajoute-t-il, nous avons encore des réserves. On fait attention à ne pas gaspiller, tout en prenant les précautions nécessaires près des malades. »

    Des conteneurs coincés au port

    Le manque de réactivité face à l'ampleur et la gravité de l'épidémie n'est pas la seule raison pour expliquer le risque de pénurie. Il y aussi une cause beaucoup plus politique, comme le révélait dimanche dernier le New York Times. Ainsi, en Sierra Leone, un conteneur comportant plus de 100 sacs et boites de linge hospitalier, 100 caisses de combinaisons protectrices, 80 caisses de masques [...], des gants, des brancards, des matelas… en tout plus de 140 000 dollars d’équipements médicaux est coincé au port de Freetown depuis le 9 août.

    Le journal new yorkais décrit une situation ubuesque : « Les tensions politiques ont pu entraîner les délais, afin d'empêcher que l'opposition ne [profite politiquement] de ces donations ».  De plus, le gouvernement refuse de payer les frais de livraison (6 500 dollars), alors que trois autres conteneurs de même valeur attendent aux Etats-Unis, et que l’épidémie d’Ebola est la plus grave jamais enregistrée depuis la découverte de la maladie en 1976...

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    JDF