Analgésiques opioïdes

Le cannabis thérapeutique réduit les décès par overdose de médicaments

Une étude américaine suggère que la prescription du cannabis à usage médical pourrait limiter le nombre de décès liés aux overdoses de pilules antidouleur. 

  • Par Léa Drouelle
  • Karl Schoendorfer/REX/REX/SIPA
  • 26 Aoû 2014
  • A A

    Outre l’effet euphorisant et planant que peut procurer la consommation du cannabis, celle-ci peut aussi être utilisée à des fins médicales. Aux USA, une dizaine d’états l’autorisent à cet effet. Et dans ces états, les décès liés à une overdose de médicaments antidouleur sont moins importants que dans ceux qui l’interdisent. C’est ce qu’une récente étude publiée dans JAMA Internal Medicine révèle.

    Une diminution de 25 %
    Des chercheurs de Philadelphie ont étudié les données de certificats de décès recueillis par le Centre de contrôle de prévention de maladies des Etats-Unis. Ils ont constaté qu’entre 1999 et 2010, le nombre de décès par overdose aux analgésiques opioïdes dans les états interdisant l’usage médical du cannabis avait considérablement augmenté. En revanche, les dix états qui l'autorisent enregistrent une dimution de 25 %. « Les patients souffrant de douleurs chroniques pourraient donc avoir recours totalement ou partiellement au cannabis médical pour les traiter, plutôt que de prendre ces pilules qui peuvent provoquer une forte addiction », conclut le Pr Colleen L.Barry, l’un des auteurs de l’étude.

    Vertus thérapeutiques
    Même surdosé, le cannabis présenterait moins de danger que l'excès de médicaments. Il peut, certes,  entraîner également une addiction et être à l’origine de manifestations délirantes ainsi que d’une accélération du rythme cardiaque mais sans gravité et sans provoquer de décès. Son usage médical implique, en effet, de le consommer sous une forme non fumée, en tisane par exemple, ce qui exclut les risques d’overdose.
    Composés de puissantes substances comme la codéine ou la morphine, les analgésiques opioïdes sont plus à risque d’addiction. Une prise régulière de ces pilules dépassant les prescriptions de l’ordonnance peut avoir des conséquences très lourdes : dépression, addiction, mort par dépression respiratoire ou overdose.

    Des études antérieures ont déjà alerté sur le fléau d’addiction et de surdosage de ces médicaments aux Etats-Unis, en Afrique du Nord et en Europe. En 2013, une équipe de scientifiques new-yorkais indiquent que les décès liés aux overdoses d’analgésiques s’est multiplié par 7 en l’espace de 15 ans.


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    JDF