Risque au travail

Le stress rend les femmes plus anxieuses que les hommes

Une étude récente compare la capacité des hommes et des femmes à prendre des risques dans leur vie professionnelle. Les résultats indiquent une anxiété accrue chez les femmes. 

  • Par Léa Drouelle
  • PERRIERE/SIPA
  • 17 Aoû 2014
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    Relever un défi, prendre une décision difficile…au travail, les situations génératrices de stress sont multiples et pas toujours faciles à gérer. En particulier pour les femmes. C’est ce que suggère une étude présentée à l’occasion du 108ème rendez-vous annuel de l'Association américaine de sociologie. 

    Le risque : source d’anxiété pour la femme
    Susan Fisk, l’auteur principal de l’étude, s’est basée sur deux expériences conduites sur des adultes américains âgés de 18 à 81 ans. La première consistait à faire imaginer aux participants une situation professionnelle « risquée », c’est-à-dire inhabituelle et susceptible de générer des pertes pour l’entreprise et une autre « non risquée ».
    Ces derniers ont dû rédiger deux scénari faisant part de leur état d’esprit face à ces situations ainsi que de leur attitude pour les gérer. A la fin, chaque participant a été soumis à un test visant à mesure le niveau d’anxiété : le stress des femmes a augmenté de 13,6 % lorsqu’elles ont planché sur un scénario comprenant une situation « risquée ». Chez les hommes, le taux d’anxiété n’a pas augmenté. Une différence que Susan Fisk explique par « un manque de confiance de ces femmes envers leurs compétences et d’une diminution de leurs performances.»

    Diminution des performances
    La deuxième expérience, sur laquelle Susan Fisk s’est basée, concerne l’évaluation de la confiance de ces adultes en leurs propres performances. Des tests de confiance ont ainsi été réalisés en complément de ceux d’un concours d’entrée en école d’ingénieur. Le principe est simple : si les candidats sont sûrs que leur réponse est correcte, ils doivent cocher une case indiquant cette assurance. Si la réponse est correcte, ils doublent leurs points. Si elle ne l’est pas, la perte de points est aussi conséquente que le bénéfice. A l’issue de ce test, les résultats des hommes ont été identiques à ceux obtenus lors des tests initiaux. En revanche, celui des femmes a baissé de 4 %.

    L’étude nous apprend qu’un homme et une femme bénéficient des mêmes compétences mais que l’homme semble avoir un avantage considérable sur cette dernière : la confiance en soi et le goût du risque.
    Ces résultats pourraient expliquer en partie le problème sociologique de la non équité homme-femme dans le domaine du travail. « Nous évoluons dans une société économique où la prise d’initiative et la diversité d’opinion sont primordiales. Encourager les entreprises à diminuer la prévalence des milieux à risque permettrait aux employeurs d'obtenir de meilleures idées et de meilleures performances. Et tout le monde y serait gagnant », conclut Susan Fisk.

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    JDF