Prévention

Des noix transformées qui ne provoquent pas d’allergies

Des chercheurs ont modifié la structure de protéines contenues dans les noix de cajou, afin de réduire le risque de réaction allergique. Il ne s'agit plus de traiter le patient, mais la nourriture.

  • Par Sandrine Chauvard
  • Martin Lee / Rex Featur/REX/SIPA
  • 12 Aoû 2014
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    Des noix de cajou à l’apéro, même si on est allergique ? Pourquoi pas. Des chercheurs américains ont transformé ces noix afin de les rendre non-allergisantes. Leurs travaux viennent d’être présentés à la réunion annuelle de l’American Chemical Society. C’est donc un nouveau concept. Il ne s’agit plus de traiter le patient, mais la nourriture. « Pour le moment, la seule manière de prévenir une réaction allergique aux noix est d’éviter totalement cet aliment. Notre approche est plus agricole que médicale. Nous ne cherchons pas à soigner le patient, mais à changer la nourriture », explique Chris Mattison, biologiste au Southern Regional Research Center à la Nouvelle Orléans.

    Réduire la réponse immunitaire
    Pour cela, les scientifiques ont modifié la structure des protéines contenues dans les noix de cajou, à l’origine de la réaction allergique. En effet, ces protéines déclenchent une réaction immunitaire. Elles se lient aux immunoglobulines E (IgE), ce qui provoque l’allergie. En modifiant leur structure, il devient plus difficile aux IgE de les reconnaître, d’où une baisse de la réaction allergique.

    Jusqu’à présent, les méthodes utilisées faisaient appel à des composés chimiques agressifs. Là, les chercheurs ont employé des substances reconnues comme sûres et acceptées par la Food and drug administration (FDA) pour une utilisation dans les aliments et les produits pharmaceutiques. « Nous avons découvert que le sulfite de sodium peut effectivement modifier la structure des allergènes des noix de cajou, précise Chris Mattison. Nous avons fait plusieurs tests qui montrent qu’il permet de réduire le lien entre les protéines et les IgE ».

    Les scientifiques souhaitent élargir leurs travaux à tous les types de noix et aux cacahuètes. Ce sont effectivement les allergènes alimentaires les plus courants. Des recherches d’autant plus intéressantes que ces allergies sont de plus en plus fréquentes, avec des réactions de plus en plus sévères.

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    JDF