En Papouasie Nouvelle-Guinée

S'introduire de l'huile dans le pénis pour l'agrandir : une tendance dangereuse qui inquiète les médecins

En Papouasie Nouvelle-Guinée, une tendance pratiquée illégalement ou par le patient lui-même inquiète les médecins : s'injecter de l'huile dans le pénis pour le faire grandir. 

  • Par Chloé Savellon
  • lolostock/iStock
  • 14 Avr 2019
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    Après le blanchiment du pénis en Asie, une tendance tout aussi inquiétante gagne du terrain. Cette fois, c’est en Papouasie Nouvelle-Guinée que les autorité sanitaires tirent la sonnette d’alarme. Plusieurs cas inquiétants de déformations du pénis ont été rapportés à Port Moresby, capitale de la Papouasie Nouvelle-Guinée. 

    Les médecins ont reçu des patients qui s'étaient injectées de l’huile de coco, de tournesol ou de silicone directement à l'intérieur de leur pénis afin de l'agrandir. Chirurgien à l'hôpital général de Port Moresby, Akule Danop a déclaré qu'au cours des deux dernières années, sa clinique avait traité au moins 500 hommes souffrant de déformation du pénis et de dysfonctionnement à la suite d'injections.

    "J'ai vu cinq nouveaux cas chaque semaine au cours des deux dernières années et ce sont ceux qui se sont présentés pour un traitement. Nous ne savons pas combien d'entre eux sont là" explique-t-il au Guardian.

    Ulcères et difficultés à uriner 

    Souvent pratiquées par les patients eux-mêmes, ces injections peuvent entraîner des complications très sérieuses pour la santé et parfois causer des dommages nécessitant des greffes de peau : "la plupart des patients ont des masses anormales et grumeleuses qui poussent sur le pénis et parfois sur le scrotum. Un bon nombre d'entre eux ont des ulcères, qui finissent par éclater. Certains ont du mal à uriner parce que le prépuce est si gonflé qu'il ne peut se contracter", décrit le Dr Danlop. 

    D'après le médecin, qui a dû opérer 90 patients aux symptômes similaires, ce phénomène concerne des hommes âgées de 16 à 55 ans issus de milieux sociaux variés. D'autres cas auraient été observés en dehors de Port Moresby - notamment dans les villes de Lae, Vanimo, Madang, et de Goroka - affirme le chirurgien, seul habilité à pratiquer des interventions pour ce genre de cas à Port Moresby. 

    Akule Danlop et d'autres médecins recueillent des informations auprès des patients concernés afin d'en savoir plus sur les raisons qui les ont poussés à s'injecter des drogues et si l'exposition à la pornographie a influencé leur décision.

    "S'ils font ça, c'est surtout pour augmenter la longueur et l'intensité de leur expérience sexuelle avec leur partenaire", analyse le Dr Glen Mola, professeur d'obstétrique et de gynécologie à l'Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Dr Danlop et Mola insistent sur l'urgence de sensibiliser les gens aux dangers des injections d'huile dans le pénis, parle le biais des médias et de campagnes d'information. 

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    JDF