Longue transition

Notre cerveau ne devient "adulte" qu’à l’âge de 30 ans

Selon une nouvelle étude de l’Université de Cambridge, notre cerveau et notre système nerveux n’atteindraient leur pleine maturité que vers l’âge de 30 ans.

  • Par Charlotte Arce
  • jacoblund/iStock
  • 25 Mar 2019
  • A A

    Pour nombre d’entre nous, le passage à l’âge adulte se situe à 18 ans (ou à 21 ans, selon le pays dans lequel vous résidez). C’est à cette date que l’on est, aux yeux de la loi, considéré comme suffisamment mature pour voter, conduire seul au volant (et avec le permis, évidemment), ou encore boire de l’alcool.

    Une maturité atteinte vers 30 ans

    Pourtant, si les documents officiels attestent de la majorité des jeunes gens à l’âge de 18 ans, leur cerveau est encore loin d’avoir atteint leur pleine maturité. C’est ce que met en évidence une nouvelle étude menée par des neurologues de l’Université de Cambridge et présentée lors d’une conférence à Oxford. Selon ses auteurs, le cerveau n’atteint pas l’âge adulte à 18 ans… mais plutôt autour de 30 ans.

    Avant d’arriver à maturité, notre cortex subit plusieurs modifications qui peuvent même affecter le comportement et la personnalité, voire générer des troubles mentaux.

    Par ailleurs, pour l’auteur principal des travaux, le neurologue Peter Jones, il est erroné de définir une date exacte où nous quittons l’enfance pour entrer d’emblée dans le monde des adultes. "Les gens suivent un chemin, une trajectoire", a-t-il analysé face aux journalistes de l'Academy of Medical Sciences à Oxford, et cité par la BBC. "S’en tenir à une seule définition du moment où on passe de l’enfance à l’âge adulte semble de plus en plus absurde." Selon lui il s’agit au contraire d’une "transition bien plus nuancée qui s’étend sur plus de trois décennies".

    Un passage à l’âge adulte qui varie d’un individu à l’autre

    De plus, l’arrivée dans cette maturité varie d’un individu à l’autre : il est donc d’autant plus absurde de baser les systèmes de santé, d’éducation et de justice sur cette catégorisation. "Ça arrange l'éducation nationale, la justice ou le système de santé d'avoir des paliers tranchés", estime le chercheur, qui regrette que "le système s'adapte lentement à ce qui est évident". "Il n'existe pas d'un côté l'enfance, de l'autre l'âge adulte. Les gens suivent une trajectoire. Personne n'aime l'idée d'une chenille qui se transforme instantanément en papillon", conclut-il.

    De récentes recherches sur les neurosciences vont dans le sens du constat émis par Peter Jones. L’an dernier, un article publié dans la revue Lancet Child & Adolescent Health affirmait que la période de la vie que nous appelons adolescence dure beaucoup plus longtemps que la plupart des gens le pensent. Selon ses auteurs, l’adolescence débuterait vers 10 ans et se terminerait au plus tôt à l’âge de 24 ans.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF