En expérimentation à Paris et Lyon

Des indices de couleur pour mesurer la pollution sonore des villes

Un nouvel indicateur en couleur permet d'évaluer la pollution sonore. Orange quand le bruit est gênant, rouge lorsqu'il est source de stress et qu'il perturbe le sommeil.

  • Par Julien Prioux
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 03 Jul 2014
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    Venir à bout de la pollution sonore ! Tel est l'objectif commun des deux Observatoires, Bruitparif (pour la région Ile-de-France) et Acoucité (pour le territoire de l’agglomération du Grand Lyon) spécialisés dans la surveillance du bruit dans l’environnement, l’accompagnement des autorités et l’information du public.
    Pour y arriver, ces deux associations ont dévoilé ce jeudi leur nouvel indice de bruit à destination du grand public. L'outil est décrit comme étant plus facile à comprendre et plus proche de la perception des habitants que les indicateurs actuels. Il couvre déjà plus de 12 500 km2 et plus de 13 millions d’habitants 

    Une note et des couleurs pour évaluer la pollution sonore 
    Cet indice dit "Harmonica", simple à conmprendre, varie de 0 à 10. Plus il est élevé et plus l'environnement sonore est dégradé. 
    Par ailleurs, deux formes ont été choisies pour distinguer la contribution du bruit de fond et des événements sonores. Le rectangle représente la composante associée au bruit de fond (BGN), et le triangle représente la composante événementielle (EVT) associée aux pics de bruit qui émergent du bruit de fond.

    Enfin, une couleur particulière sert à indiquer la situation par rapport aux valeurs de référence. Vert quand le bruit reste acceptable, orange quand il est gênant mais encore soutenable, et rouge quand le passage d'un avion ou le trafic routier devient une réelle source de stress et perturbe le sommeil. 
    La couleur de l'indice permet ainsi de situer l'environnement sonore par rapport aux objectifs de qualité de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et aux valeurs reconnues comme critiques pour le bruit. Et elles tiennent bien évidemment compte des périodes de la journée (diurne/nocturne) car la sensibilité au bruit la nuit est accrue.


    Des indices par ville

    En chiffres, ce nouvel indice révèle qu'à Gonesse (Val-d'Oise), près de l'aéroport Charles-de-Gaulle, les riverains sont baignés dans le "jaune" (indice 7 sur une échelle allant de 0 à 10) quand ceux de la nationale 2, à Pantin (Seine-Saint-Denis), vivent dans une ambiance sonore "rouge" (8 sur 10). Le projet, qui a vocation à s’étendre à d’autres agglomérations et observatoires en Europe, publie toutes ces informations sur le site www.noiseineu.eu.
    D'autres villes, comme Bruxelles, Barcelone ou Rotterdam, devraient rejoindre le projet.

    L'impact du bruit sur la santé
    Enfin, pour comprendre le phénomène grandissant des nuissances sonores au sein des grandes agglomérations, Bruitparif rappelle les chiffres des dernières enquêtes sur le sujet. Ainsi, 60 % de la population européenne qui vit en zone urbaine (120 millions de personnes), serait exposée à des niveaux de bruit générés par les transports considérés comme gênants et pouvant avoir un impact sur leur santé.
    Et selon une enquête d'opinion de 2010 menée dans 75 villes européennes, plus de la moitié des répondants reconnaissait que le bruit représentait un problème majeur dans leur ville : cette proportion oscillait de 51 % à Rotterdam ou Strasbourg à 95 % à Athènes. Avec des impacts réels sur la santé des habitants.

    En effet, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le bruit causé par les transports pourrait coûter chaque année dans les Etats membres et les autres pays d'Europe occidentale plus d'un million d'années de vie en bonne santé, ce qui place le bruit à la deuxième place des causes environnementales de morbidité. Celui-ci peut générer des troubles du sommeil, des réactions non spécifiques de stress physiologique à l’origine de problèmes cardiovasculaires (chez les sujets exposés au bruit de manière chronique), ou encore, des retards dans les apprentissages pour les enfants car le bruit entraîne des difficultés de concentration et affecte les fonctions cognitives des écoliers.

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    JDF