Baisse du tabagisme

Espérance de vie : les prévisions sont trop pessimistes

Les prédictions de l’évolution du taux de mortalité d’ici 2050, dans les pays développés, sont trop pessimistes. Les résultats seraient faussés à cause du tabagisme.

  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 01 Jul 2014
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    Entre 1955 et 2010, l’espérance de vie moyenne dans les pays de l'OCDE est passée de 69 à 81 ans. Une tendance à l’allongement de la vie qui se confirmerait dans les années à venir. Selon les projections les plus récentes des agences spécialisées, comme celles de la Division de Populations de l’ONU, elle devrait se situer en 2050 autour de 86 ans. Et si ces chiffres n'étaient encore pas assez optimistes ?

    C'est ce que semble penser le démographe John Bongaarts, auteur de cette étude publiée dans la Population and Development Review.

    Moins de fumeurs depuis 2000
    Selon ce chercheur, les méthodes utilisées ne prennent pas en compte la baisse de la consommation de tabac ces dernières années. En effet, les chercheurs formulent toujours leurs prédictions pour 2050 à partir des tendances du XXe siècle, où la cigarette était responsable de 1 mort sur 5, pour calculer l’espérance de vie future. Or, le nombre de fumeurs a diminué depuis les années 2000, passant en France de 57% à 32% de la population. Cela se traduira à long terme par une baisse du taux de mortalité, que l’étude propose d’analyser.


    Mieux prendre en compte le tabagisme
    Avec des données de 15 pays de l’OCDE, dont la France, les auteurs de l'étude soulignent les nombreux efforts réalisés ces 50 dernières années pour réduire le taux de mortalité. Celui-ci a en effet été réduit de moitié depuis 1955, notamment grâce à la meilleure prise en charge des maladies cardio-vasculaires.

    La deuxième moitié du XXe siècle, c’est aussi le moment où la consommation de tabac a atteint son apogée. L’étude estime que l’impact de la cigarette a freiné la baisse de la mortalité entre 1955 et 2010. Elle aurait dû être de 1,65% contre les 1,4% observés chez les femmes et de 1,44% contre 1,24% chez les hommes.

    Mais aujourd’hui, le facteur tabac doit être réévalué dans les prédictions. John Bongaarts compare deux chiiffres, sur la période entre 1955-2050 : le taux de mortalité observé (qui prend en compte tous les décès, dont ceux liés à la cigarette), et le taux de mortalité estimé (sans tous les décès liés au tabac).


    Le résultat est sans appel : dans ses projections, l’écart entre ces deux taux de mortalité diminue de moitié entre 2010 et 2050. Si le fait de fumer  représente une cause de mortalité importante avant 2010, c'est beaucoup moins le cas après. L’influence du tabac sur la mortalité se réduit donc.

    Un peu d'optimisme ! Si le nombre de fumeurs continue à diminuer, l'espérance de vie devrait continuer à progresser, et bien plus que prévu.

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    JDF