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UV : de nombreux salons de bronzage dans le monde ne respectent pas la loi

De nombreux salons de bronzage dans le monde ne respectent pas bien les lois en vigueur sensées protéger les clients (en particulier les mineurs) des dangers potentiels des UV artificiels. 

  • Par Raphaëlle de Tappie
  • shock/iStock
  • 04 Oct 2018
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    S’il est bien connu que faire des UV présente des risques, de nombreux salons de bronzage dans le monde n’en informent pas leurs clients, en dépit des règles en vigueur, alerte une étude canadienne parue ce jeudi 4 octobre dans le journal BMC Public Health.

    Des chercheurs de l’Université de Guelph, dans l’Ontario, ont passé au crible 16 études réalisées sur les habitudes des instituts proposant des UV aux États-Unis, en Australie, en Chine, en Allemagne et en France. Ils ont analysé, si, conformément à la loi, ces derniers vérifiaient l’âge de leurs clients, leur proposaient des lunettes de protection, les informaient des risques potentiels et leur recommandaient d’attendre 48 heures minimum entre deux séances, comme il le faudrait.

    Conclusion : "nous étions de surpris de voir à quel point la conformité à loi variait d’une règle à l’autre. Par exemple, la loi sur les lunettes était respectée à 92% en moyenne tandis que la limitation d’accès en fonction de l’âge n’était respectée qu’à 34% en moyenne", s’inquiète Jessica Reimann, qui a mené l’étude. "Ne pas bien communiquer sur les risques et les contre-indications ou vanter des bénéfices sur la santé erronés était également commun, ce qui sous-entend que les personnes qui se font faire des UV ne reçoivent pas les informations nécessaires ou, pire, qu’on leur ment", alerte quant à elle le Dr Jennifer McWhirter, co-auteur de l’étude, rappelant toutefois que les lois sur les salons de bronzage varient en fonction des pays. 

    Alors que le taux de mortalité du cancer de la peau a doublé dans le monde depuis 1990 et que les UV artificiels ont été élevés en 2009 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au rang de cancérigène avéré (au même titre que le tabac) il est indispensable que les salons de bronzage soient plus à cheval sur leur communication grand public, expliquent les chercheuses. 


    Renforcer les législations sur les salons de bronzage pays par pays 

    "Nous devons mieux respecter les lois pour protéger les enfants. Il faudrait par exemple se rendre en personne dans les salons de bronzage pour s’assurer que tout est conforme. Des amendements pourraient également aider à faire en sorte que les jeunes gens ne puissent pas aller se faire faire des UV. Par exemple, annuler les autorisations parentales pour interdire complètement l’entrée aux mineurs serait sans doute plus efficace", notent-elles. Parmi les autres idées avancées par l’étude : instaurer des taxes sur les UV artificiels dans les pays qui ne le font pas encore. Aux États-Unis, l'administration Obama a par exemple instauré une taxe de 10% sur l'activité des centres de bronzage en 2010.  

    En France, une nouvelle loi est passée en janvier 2016 afin de renforcer la législation concernant le bronzage artificiel. Désormais, le fait de prétendre que l’exposition aux UV en cabine aurait un effet bénéfique sur la santé est strictement interdit et puni d’une amende de 100 000 euros. Il est également illégal de propager des allégations telles que "les séances d’UV préparent la peau au soleil et aux vacances", "les séances d’UV permettent d’éviter les coups de soleil ultérieurs", "les séances d’UV sont bénéfiques pour le moral", "les séances d’UV sont source de vitamine D" ou encore "les séances d’UV agressent moins la peau que le soleil". 

    Par ailleurs, la loi renforce le devoir d’information sur les risques liés à l’exposition aux UV par bronzage en cabine. Outre les coups de soleil, ces derniers peuvent vieillir prématurément la peau, une réaction allergique quand le client utilise tel cosmétique ou prend tel médicament, et dans des cas plus graves, provoquer des troubles optiques ou des cancers.

    Chez nous, 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année. Parmi ceux-ci, 4% sont des mélanomes cutanés. Il s’agit de la forme la plus dangereuse de la maladie. Évoluant rapidement vers des stades métastatiques, il est responsable de 80% des décès liés à un cancer dermatologique.

    Voir ci-dessous un tableau comparant les différentes législations relatives aux salons de bronzages en Europe. 

     

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    JDF