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Cancer de la prostate : le CHU de Besançon crée un centre spécialisé "pour améliorer la qualité de vie des patients"

Avec la création officielle d'un centre du cancer de la prostate, le CHU de Besançon s'organise pour coordonner les soins des patients. Le chef du service urologie et andrologie François Kleinclauss nous présente cette initiative. 

  • Par Mathilde Debry
  • OpenRangeStock / stock
  • 07 Jun 2018
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    Le CHU de Besançon vient d’ouvrir un centre dédié à la prise en charge globale des cancers de la prostate. 26 médecins et personnels soignants de 13 spécialités sont réunis dans un même établissement, qui dispose d’un numéro (03 81 47 71 11, du lundi au vendredi) et d’un guichet unique. Les malades peuvent être adressés par leur médecin traitant ou venir en consultation. 


    Premier cancer masculin

    "Cette initiative est liée à deux éléments, nous explique le chef du service urologie et andrologie du CHRU François Kleinclauss. La multiplication des avancées dans la recherche sur le cancer de la prostate et l’incidence de cette maladie". Le cancer de la prostate est le premier cancer masculin avec 48 000 nouveaux cas en France par an et 8 000 décès. En Franche-Comté, l’incidence standardisée est de 113 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants.

    Il touche un homme sur huit, dont la majorité peinent à se retrouver dans l’arsenal thérapeutique à leur disposition. "La recherche sur le cancer de la prostate progresse dans tous les aspects de la maladie. On utilise désormais l’IRM ou encore la biopsie fusion d’image ; la chirurgie est beaucoup moins pratiquée qu’avant ; la chimiothérapie évolue…", cite, pêle mêle, François Kleinclauss.


    Numéro et guichet uniques

    L’idée d’un centre dédié à la prise en charge globale des cancers de la prostate vient de pays ou des systèmes similaires ont fait leur preuve, comme la Suisse ou les Pays-Bas. Elle émane à la fois des patients et des soignants.

    Le numéro et le guichet unique permettent aux patients d’accéder directement au service qui les concerne, sans passer par les dédales administratifs du CHU de Besançon. Ce type de structure constitue également un formidable gain de temps. "Notre approche pluridisciplinaire de la maladie permet aux patients de voir tous les médecins d’un coup, le même jour à la même heure, au lieu de prendre un rendez-vous avec l’urologue, puis avec le cancérologue, ensuite avec le chirurgien, etc…", se félicite François Kleinclauss.


    "Shockwave therapy"

    Parce que le cancer de la prostate et ses traitements peuvent altérer la santé sexuelle, les patients du centre peuvent par exemple bénéficier d’une consultation auprès d’un médecin andrologue. Celui-ci sera à même de proposer un accompagnement au couple et des traitements adaptés, y compris par "shockwave therapy", ondes de chocs localisées permettant d’améliorer la dysfonction érectile (dispositif attendu pour fin 2018).

    Un des autres atouts du centre est aussi de pouvoir proposer en cas de troubles urinaires une rééducation vésico-sphinctérienne et périnéale, avec l’intervention d’une kinésithérapeute dédiée et spécialisée. "Le but est aussi et surtout d'améliorer la qualité de vie du patient, qui peut se retrouver très affectée par la maladie", insiste François Kleinclauss.


    Un cancer d’évolution généralement lente

    Le cancer de la prostate est fortement lié à l’âge : rare avant 50 ans, le nombre de cas est le plus élevé se situe autour de 70 ans. C’est un cancer d’évolution généralement lente (10 à 15 ans en moyenne), le plus souvent asymptomatique. Toutefois, certains cancers de la prostate peuvent évoluer rapidement et entraîner des métastases symptomatiques.

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    JDF