Petite "pilule bleue"

Le Viagra fête ses 20 ans: 65 millions d’ordonnance et une révolution sexuelle

Dans le langage populaire, les troubles de l’érection s’appellent la panne, et touchent un homme sur 2 entre 60 et 69 ans, et 2 sur 3 au-delà de 70 ans. Qui pourtant depuis 20 ans ils se soignent très bien. De mieux en mieux avec le Viagra et ses successeurs

  • Par le Dr Jean-François Lemoine
  • grinvalds
  • 26 Mar 2018
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    D’ici 2025 avec l’augmentation de l’espérance de vie, le nombre de personnes touchées doublera. Entendez par trouble de l’érection, l’incapacité permanente ou répétée d’obtenir ou de maintenir une rigidité pénienne suffisante pour l’accomplissement de l’acte sexuel. Les médecins le disent comme ça, mais en consultation ils entendent «  il est mort », ou bien «  il est fatigué ». A eux, les médecins, de deviner de qui on parle.

    Et tous ces hommes dont  la virilité est atteinte, souffrent. Comme ce salarié qui avouait à son médecin «  je ne peux plus me contenter du métro et du boulot, je préfère me jeter sous un train ». La blessure est bien réelle et les études montrent que la qualité de vie.

    Un sujet très « tabou » 

    Ces hommes sujets aux pannes, ne consultent pas pour autant. En effet, seulement 1 sur 5  le fait. Et souvent sur l’incitation du partenaire. Ce qu’ils attendent en fait, c’est que leur médecin prenne l’initiative d’aborder le 1er ce sujet. Et par manque de temps, par pudeur, ou encore par crainte, le docteur ne le fait que rarement. Alors si au cours d’un renouvellement de traitement ou d’un bilan,  il vous pose la question de savoir «  comment ça va de ce côté là ?», ne vous dérobez pas. Stress, fatigue ou surmenage ne sont pas suffisants pour tout expliquer. Si «  ce n’est plus ce que c’était », il faut en parler.

    Avec l’age, c’est normal que les performances soient en diminution, mais ce n’est, ni une règle, ni un drame. Toutefois si  une baisse  est normal, ce n’est pas le cas pour les  abonnés absents. C’est vrai qu’une hypertension artérielle, du cholestérol, du diabète ou encore une dépression s’accompagnent très souvent de troubles de l’érection, par altération des vaisseaux, il y a des solutions à ces problèmes sans pour autant arrêter les traitements de ces maladies.

    La petite pilule bleue

    Le 27 mars 1998, le laboratoire Américain Pfizer, lance sur le marché Français une véritable « bombe » sexuelle. Le Viagra bénéficie d’une promotion particulièrement efficace, y compris dans la presse grand public, où, le nom commercial étant interdit de promotion, il devient la « petite pilule bleue » en référence à la couleur du produit. Le bouche à oreille, tant chez les médecins que chez les hommes en panne fait le reste. Et ce ne sont pas les quelques effets secondaires parfaitement connus, qui vont freiner le succès. Il n’y a que trois contre-indications avec ces médicaments, la famille du Viagra et les autres : en cas d’infarctus de moins de six mois, en cas d’accident vasculaire cérébral de moins de six mois, et en cas d’angine de poitrine instable. Dans tous les autres cas, il n’y a aucun problème, notamment cardiaque. Il y a beaucoup d’études qui montrent que, comme ça baisse un peu la pression artérielle, cela favorise plutôt le fonctionnement du cœur. Donc, il n’y a aucune raison de ne pas prescrire ces médicaments aux hommes qui en souffrent et qui, souvent, en souffrent sans rien dire.

    Générique

    Le coût non plus :  Il existe d’ailleurs en générique, ce qui nous autorise à dire que le viagra s’appele maintenant…le citrate de sildénafil ! Plusieurs laboratoires de génériques ont leur autorisation de mise sur le marché.  Ils vendent  leur version du viagra au quart du prix de la molécule princeps.

    Et dire que cette propriété étonnante de la molécule sur la sexualité aurait pu passer inaperçue ! Ce médicament a en effet été développé au départ dans la lutte contre l’hypertension artérielle et l’angine de poitrine. Avec des résultats extrêmement médiocres… Sauf au niveau du pantalon. Effet secondaire signalé par tous les utilisateurs ravis.

    Les petits nouveaux

    Le Viagra est génériqué mais aussi amélioré dans de nouveaux médicaments qui permettent au médecin, en fonction de l’utilisation – très schematiquement pour le quart d’heure à venir, le week-end ou la semaine – de faire le bon choix pour ceux qui craignent la panne.

    En fait ces nouveaux produits ne msont pas plus efficaces, ils marchent plus vite. Une envie rapide de faire l’amour, dans la demi heure mais c’est un peu difficile d’arriver dans ce laps de temps à une érection satisfaisante. Et bien ce nouveau produit se prend sous la langue donc passe très vite dans le sang. Il  sera donc parfait.

    En revanche si vous désirez une effet plus tardif mais plus long, de l’ordre de la soirée, ce sera plutôt le domaine du plus ancien et du moins cher, le viagra . Enfin il existe une troisième famille,  qui se propose de vous offrir ses services sur une durée plus longue, de l’ordre du week end.

    Connaître la provenance

    Il ne faut pas pour autant acheter sur internet, ce qui est pourtant tentant en raison de l’anonymat de la démarche, parce que c’est un vrai médicament, avec des contre indications  pas si nombreuses que cela et qu’il faut une prescription. La vente libre qui est déjà le cas dans de nombreux pays n’est pas une bonne solution.

    Les troubles de l’érection, dans une grande partie des cas, sont liés au vieillissement du corps, et donc vous avez des érections qui sont plus difficiles à venir, avec peut-être moins de fantasmes, des érections qui durent moins longtemps. Les médicaments comme le Viagra renforcent le cercle vertueux d’un rapport sexuel réussi, qui donne envie d’en avoir un autre, redonnent de la confiance en soi. Il faut absolument que les hommes se soignent. C’est une maladie comme une autre.

    On le rappelle : en parler impérativement à son médecin… car il n’est  plus acceptable de rester en panne. Tous les hommes ont un droit fondamental à la santé sexuelle d’autant plus qu’aujourd’hui les traitements sont efficaces à tous les âges. Mais il faut en  parler vite, à son médecin généraliste, à son urologue, dès les 1ères alertes, car si on laisse passer les trois  premières années du problème, celui-ci est véritablement enkysté et le dossier sera clos à jamais. Dommage.

    Si les médecins ne le proposent pas, c’est aux hommes de le demander, absolument. Faites votre programme, il vous fera l’ordonnance…

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    JDF