Cinéma

Les jeunes préfèrent les films où il y a de l’alcool

les spectateurs adhérent davantage aux films qui mettaient l’alcool à l’écran, selon une étude publiée dans le journal en ligne Alcoholism : clinical and experimental research. 

  • PURESTOCK/SIPA
  • 24 Mai 2014
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    Very Bad Trip, Project X, Las Vegas Parano… nombreux sont les films où la consommation d’alcool joue un rôle essentiel dans la trame narrative. Pourtant très souvent, l’alcool n’a pas besoin d’être au centre de l’intrigue pour être présente au cinéma, sans que l'on s'en aperçoive forcément : dans « 80 à 95% des cas, l’alcool est représenté dans les films, la majorité du temps d’une façon positive ou glamour », explique Marloes Kleinjan, professeur assistante à l’Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas).
    Pour elle, comme pour de nombreux chercheurs, le cinéma pourrait avoir une grande influence sur notre attitude vis-à-vis de l’alcool : « L’exposition à l’acool dans les médias - y compris les films, les publicités, mais aussi les réseaux sociaux comme Facebook - peuvent encourager les jeunes à boire. Puisque les personnages de films peuvent être vus comme des modèles par les jeunes, la manière dont ces personnages consomment de l’alcool au cinéma peut avoir un impact sur l’attitude des jeunes vis-à-vis de l’alcool dans la vraie vie », détaille la chercheuse.


    La fonction sociale de l'alcool
    Cette position est connue. Ce que l’on ne savait pas, c’est l’impact que l’alcool - et la manière dont il est représenté - peut avoir sur notre appréciation d’un film ! Des chercheurs de l’université Radboud ont donc fait participé 159 étudiants (84 hommes et 75 femmes entre 18 et 30 ans) à une expérience. Huit clips leur ont été projetés, certains avec des scènes où l’alcool était représenté (de manière positive ou négative) d'autres non.
    L'adhésion, c'est-à-dire à quel point le spectateur est absorbé par l'histoire,  et l’attitude par rapport au film ont été ensuite mesurées pour chaque participant. Les résultats sont impressionnants : « Les participants ont été plus "transportés" par le film et ont eu une meilleure attitude quand il y avait présence d’alcool », relève Renske Koordeman, un des auteurs de l’étude. Précisément, « les participants étaient plus transportés par des films qui dépeignaient l’alcool de façon négative mais ils avaient une réaction plus positive au film quand l’alcool était montré de façon positive », poursuit Renske Koordeman.


    Comment expliquer ces réactions ? « Dans la culture occidentale, la consommation d’alcool de façon modérée a une fonction sociale », analyse Marloes Kleinjan. Cela peut servir de vecteur social, et a de nombreuses conséquences positives, comme la réduction de l’anxiété sociale, et la facilitation de la communication interpersonnelle. De plus, la plupart des gens boivent de l’alcool, ce qui en fait un comportement normatif, en particulier dans les situations sociales comme les fêtes. Donc, ne pas montrer de consommation d’alcool dans des situations où cela serait attendu donne l’impression que le film est moins réaliste ». Ceci expliquerait donc que la présence d’alcool entraîne une meilleure adhésion des spectateurs.

    Les événements négatifs ont un impact plus fort 

    De plus, le groupe testé, des étudiants, est plus disposé à la consommation d’alcool, et se sent plus engagés par un film représentant de l’alcool. Enfin, les chercheurs s'appuient sur la “théorie du biais négatif” qui montre que les événements négatifs ont un impact plus fort que les événements positifs : l’alcool représenté de manière négative, tragique, attirerait plus l’attention des participants que sa représentation positive.
    Les découvertes de cette étude ne sont que le premier pas des recherches sur les conséquences de la présence d’alcool dans les films. Reste désormais à savoir quelles sont les conséquences au niveau du comportement des spectateurs.

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    JDF