Première mondiale

Premier mondiale à Toulouse. Des anti inflammatoires contre le cancer de la peau

Depuis moins de 5 ans, les médecins ont appris à relever la tête devant le mélanome, ce cancer de la peau responsable de 66.000 décès par an dans le monde. L’ Immuno-Oncologie  a bouleversé le pronostic en obtenant des rémissions, des guérison,  là où la résignation était devenue la règle. Ces nouveaux traitements changent le pronostic dans plus de 70% des cas. Pourquoi 30% n’ont pas cette chance ? Probablement parce que le système immunitaire est freiné par l’inflammation que provoque ces médicaments contre le cancer. D’où l’idée géniale d’y associer un traitement anti inflammatoire. Hypothèse en cours de vérification à Toulouse.

  • Par le Dr Jean-François Lemoine
  • bertys30/Epictura
  • 26 Jan 2018
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    Encore une première mondiale médicale à mettre au crédit de la France. Et dans un domaine où l’espoir est important : L’amélioration des résultats dans le mélanome, un cancer de la peau redoutable, parce qu’il provoque trop souvent des métastases et dont on attend une explosion des cas, surtout chez les femmes, en raison d’un lien très étroit avec l’exposition estivale au soleil.   

    La révolution Immuno-Oncologie

    Première étape de cette lutte contre le mélanome, l’Immuno-Oncologie. Le principe est simple :  combiner des médicaments contre le cancer en développant le système naturel de défense de l’homme, l’immunologie.  En aidant les soldats de l’immunité, que sont les lymphocytes T, à reconnaître et détruire la cellule cancéreuse.

    Principe simple mais qui a mis des années pour mettre au point des armes très ciblées  dont les premiers exemplaires datent du début des années 2010. Avec des résultats jamais vus en cancérologie.

    Si le mélanome a été le premier cancer à en profiter, ont suivis la vessie, le rein et le poumon…
    Si le mélanome a été le premier à afficher des communiqués de victoire, c’est aussi le premier cancer pour lequel  les spécialistes ont commencé à chercher des voies de succès pour les autres, les « non répondeurs ».

     

    Des anti-inflammatoires

    Une des pistes de réponse est celle de l’inflammation. La cellule cancéreuse provoque une réaction inflammatoire très violente lorsqu’elle est attaquée, qui  a pour conséquence de diminuer  la réponse au médicament anti cancéreux.

    D’où la tentation de donner, en association, des antiinflammatoires, d’autant qu’on en possède aujourd’hui de très puissants, que les patients qui ont des rhumatismes inflammatoires connaissent bien. Des médicaments qui ont, dans ces autres maladies, changé de façon incroyable la vie de ces malades.

    Deux brillants chercheurs Français, un Professeur de Dermatologie, spécialiste de ce cancer à l’hôpital de Toulouse et à la réputation internationale bien établie, le Professeur Nicolas Meyer, que les équipes de Pourquoi Docteur rencontrent souvent dans les grands congrès Américains et  Européen, en collaboration avec le professeur  Bruno Ségui, chercheur en biologie à  l'Oncopole de Toulouse,  ont publié un communiqué via l'AFP.

    Ils annoncent, en première mondiale,  l’essai chez 18 patients de l’adjonction d’un anti TNF alpha, la toute dernière génération d’anti inflammatoires très puissants… mais aussi générateurs potentiels d’effets secondaires.

    Rendez-vous dans deux ans…

    C’est pourquoi les chercheurs donnent rendez-vous dans deux ans, pour savoir si l’expérimentation est efficace, sure et donc généralisable à tous les malades atteints de mélanome.

    Et probablement à terme à tous ceux qui seront en traitement immuno oncologique. Un challenge considérable et très attendu de par la qualité du raisonnement et de ceux qui l’appliquent.

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    JDF