THC, Cannabidiol

Quand vapoter du cannabis est (presque) légal

Puisque la cigarette est devenue électronique, que le cannabis le devienne à son tour n’était qu’une question de temps. Aujourd’hui, un flou juridique permet aux adeptes de s’en procurer. Mais les effets sur la santé ne sont pas encore clairs. 

  • Par Johanna Hébert
  • MCT/SIPAUSA/SIPA
  • 28 Nov 2017
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    « Vapoter » est, pour certains, un substitut de la cigarette. Plus économique et, à priori, moins dangereux pour la santé. Les consommateurs de cannabis semblent avoir trouvé, eux aussi, leur substitut. 
    Il tient en trois lettres : CBD. Pour « cannabidiol ». Il s’agit d’une molécule, que l’on peut retrouver dans certains e-liquides depuis plusieurs années déjà. Le Parisien révèle qu’on peut se le procurer sur internet très facilement. Et nouveauté : les flacons de e-liquide au cannabidiol  envahissent les vitrines de commerçants qui ont pignon sur rue. 

    Le petit frère du THC

    Le cannabidiol n’a pas les mêmes effets que le THC (tétrahydrocannabinol), principe actif du cannabis. 
    C’est le THC qui provoque la sensation de « défonce » chez le consommateur. Il facilite ainsi l’endormissement. Pour la vente et l’achat, il est strictement interdit au dessus de 0,2%. 
    Le cannabidiol, lui, n’a pas d’effets psychoactifs. Il agit sur la vigilance, augmente la température du corps. Selon des études, son efficacité est prouvée contre les spasmes musculaires ou la sclérose en plaques… mais seulement quand il est associé, justement, au THC. 
    L’avantage que tire les vendeurs de cette molécule, c’est qu’elle est entourée d’un flou juridique. 

    Une utilisation détournée de la molécule 

    En effet, le cannabidiol est légal en France, mais uniquement s’il est sous forme de médicament. Pourtant aujourd’hui, il n’existe pas encore de médicament de la sorte. Des gélules au CBD sont tout de même vendues en ligne. Argument des commerçants : ses vertus thérapeutiques contre la douleur. 
    Ce sont les mêmes arguments qu’utilisent les vendeurs de e-liquides. Problème : rien ne prouve, à ce jour, ces vertus dues au cannabidiol. Autre problème : rien ne prouve, non plus, les dégâts qu’il peut causer sur la santé. Mais les producteurs et commerçants se sont enfoncés dans la brèche. 

    Les autorités à la traine 

    Et les autorités sanitaires sont quelque peu dépassées par l’engouement. Surtout qu’il y a trois ans, la question s’était déjà posée avec la commercialisation du premier joint électronique, baptisé « Kanavape ». 
    La ministre de la santé de l’époque, Marisol Touraine, avait menacé de l’interdire et les créateurs de ce « e-joint » l’avaient alors retiré des ventes.
    Force est de constater que pendant trois ans, le phénomène continuait de prendre de l'ampleur. 

    Aujourd'hui, il sera difficile de l'ignorer. 

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    JDF