Journée nationale

Aidants familiaux : 11 millions de Français ont besoin de soutien

Fatigue, manque de temps, perte de sommeil... Les aidants sont confrontés à de nombreuses difficultés et ne savent pas toujours vers qui se tourner. 

  • Par Antoine Costa
  • alexraths/epictura
  • 06 Oct 2017
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    Un père qui ne peut plus se déplacer seul, une grande soeur polyhandicapée… Plus d’un tiers des Français se considèrent en 2017 comme des aidants, soit une augmentation de 6 points par rapport à 2016, rapporte un baromètre BVA réalisé pour la Fondation April à l’occasion de la 8e journée nationale des aidants.

    Dans notre pays, environ 11 millions de personnes disent apporter régulièrement leur aide à un proche, un parent ou un voisin malade, en situation de handicap ou de dépendance. Plus de la moitié d’entre elles sont des femmes, et trois-quarts ont moins de 65 ans. Elles sont aussi plus de la moitié à travailler.

    Une situation difficile qui est de mieux en mieux reconnue par la société et les pouvoirs publics. La loi pour l’adaptation de la société au vieillissement instaure depuis le 1er janvier 2017 le statut de « proche aidant » et le « droit au répit ». Des progrès louables, mais insuffisants pour répondre aux besoins des aidants et faire face au défi du vieillissement de la population.

    Briser l'isolement

    Car la population française va prendre un coup de vieux. En 2060, 2,3 millions de personnes seront dépendantes, contre 1,1 million en 2010, selon un rapport de la Drees. Les aidants vont aussi avoir besoin de soutien.

    L’enjeu principal sera de remédier à leur sentiment d’isolement. Près de deux aidants sur cinq s’occupent seuls de leur proche, sans faire appel aux aides à domicile ou à des bénévoles. Ils font face, seuls, aux soins, à la complexité administrative... Une responsabilité fatigante. Elle est aussi chronophage : de nombreuses femmes aidantes disent avoir du mal à jongler entre leur vie professionnelle, familiale et leur rôle de soutien.

    Près de trois aidants sur dix rapportent également ressentir des effets négatifs sur leur sommeil, leur santé et leur forme physique. Une incidence néfaste dont les Français ont conscience. Plus de 80 % estiment qu’il faut agir en faveur de ces bénévoles.

    Comment soutenir les aidants

    La population propose par exemple de mettre en place une aide financière et matérielle par l’Etat. L’accueil en maison de retraite présente une alternative pour un grand nombre de personnes interrogées, qui restent toutefois vigilantes quant au coût que cela peut représenter.

    Les aidants appellent de leurs vœux le développement de maisons de répit, où les personnes aidées sont prises en charge sur une courte durée pour soulager leurs aidants. Ils souhaitent également la mise en place d’un soutien psychologique. Outre les consultations par des spécialistes, les « cafés des aidants » sont une initiative qui a du succès auprès de cette communauté.

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    JDF