Recommandations européennes

Deux pâtes dentaires à base d’arsenic bientôt retirées du marché

Certaines pâtes dentaires servant à la dévitalisation pourraient être rapidement retirées du marché. L'arsenic qu'elles contiennent augmenteraient les risques de cancer.

  • Par Antoine Llorca
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 02 Mai 2014
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    Pour dévitaliser les dents de leur patients, les dentistes ont plusieurs méthodes comme l'anésthésie, les pâtes dentaires, les lasers. Prochainement, ils ne pourront plus dévitaliser les dents de leurs patients avec certains types de pâtes dentaires. Deux de ces produits ont été mis en cause par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour leur dangerosité.

    Lors de la réunion du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) du mois d’avril, cette commission de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé de révoquer l’autorisation de mise sur le marché de deux pâtes dentaires à base d’arsenic. Sur la base de plusieurs études, le CHMP a conclu que le rapport bénéfice/risque du produit était négatif en raison de sa toxicité. Ce retrait, s'il est validé par la Commission européenne, sera effectif dans quelques mois.

    Un risque de cancer
    C’est à la demande de l’ANSM que l’Agence européenne a eu à statuer sur la dangerosité du Caustinerf arsenical et du Yranicid arsenical. En octobre dernier, deux études réalisées par les laboratoires commercialisant ces produits se sont intéressées aux risques liés à la présence d'arsenic. Les résultats prouvaient la génotoxicité de ces pâtes dentaires, c’est à dire leur capacité à altérer négativement la composition génétique d’un patient. La génotoxicité d’un produit augmente considérablement les risques de cancer.
    Mais ce n’est pas tout, les laboratoires ont aussi rapporté des problèmes directement liés aux dents des patients. 12 cas d’ostéonécrose ont été enregistrés. L’ostéonécrose est la dégradation et la mort de tissus entourant les os comme les dents. Pour la plupart, la pathologie est apparue dans les 7 jours suivant l’utilisation de ces produits.
    Après la publication de ces études, l’ANSM a soumis le 11 octobre dernier une demande d’arbitrage auprès de la CHMP.


    Des solutions alternatives
    En attendant le retrait de ces produits du marché, l’ANSM recommande aux chirurgiens-dentistes d’utiliser toutes les autres techniques disponibles pour préparer les patients à une dévitalisation. Ces pâtes dentaires que l’on applique autour de la dent permettent aux dentistes de pratiquer une dévitalisation sans aucune douleur. En octobre dernier, l’ANSM recommandait déjà de privilégier l’anesthésie locale suivie d’une dévitalisation mécanique plutôt que ces pâtes dentaires.

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    JDF