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Epilation intégrale : la voie royale pour les infections

Plébiscitée par près d'un quart de Françaises, l'épilation intégral expose pourtant à un risque important d'infections sexuellement transmissibles.

  • Par Audrey Vaugrente
  • VIPDesignUSA/epictura
  • 23 Jul 2017
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    Le poil est indésirable sur les plages. Les Françaises l’ont bien compris. Une sur cinq a choisi l’épilation intégrale pour son maillot estival, selon un sondage Ifop pour Quotidien (1). Le port du maillot de bain explique sans doute ce choix. Au printemps, les femmes sont moins nombreuses à opter pour cette forme d’épilation.

    Mais faire disparaître le poil n’est pas la règle pour autant : 74 % des Françaises comptent s’épiler le maillot. Et la majorité a compris que l’intégrale n’avait pas que des intérêts.

    L’argument revient régulièrement dans la bouche des adeptes de l’épilation intégrale : il est plus hygiénique d’arborer une vulve sans poils. D’après une étude parue dans le JAMA Dermatology, 60 % des femmes approuvaient cette affirmation.


    Herpès, mycoses et autres

    La question esthétique peut faire l’objet d’un débat. Mais ça n’est pas le cas pour celle de la santé. Car les poils sont très utiles pour protéger les parties intimes des bactéries et virus. Arracher poils et bulbes constitue ouvre ainsi une voie royale aux agents pathogènes.

    De fait, la vulve offre un milieu idéal pour le développement de pathologies infectieuses. L’environnement y est humide et chaud. Sans cette protection pileuse, mycoses, infections urinaires ou sexuellement transmissibles (IST) y trouvent un refuge pour le moins accueillant.

    Une étude, parue en 2017 dans Sexually Transmitted Infections, confirme le risque d’une épilation intégrale. Ses adeptes sont 2,6 fois plus à risque d’IST cutanées – comme l’herpès – et 70 % plus à risque d’IST provoquant des sécrétions. Plus la fréquence des épilations est élevée, plus cette probabilité est accrue.

    Peau agressée

    Cela s’explique par la qualité de la peau après rasage ou épilation. L’arrachage des poils est à l’origine de petites lésions, de poils incarnés. 80 % des femmes souffrent ainsi de démangeaisons liées à leur pratique.

    Et ces petits désagréments ouvrent parfois la voie à d’autres pathologies bien moins ragoûtantes. C’est le cas du Molluscum contagiosum, virus sexuellement transmissible et responsable de petites excroissances de chair bénignes. D’après une étude, également parue dans Sexually Transmitted Infections, les adeptes de l’épilation y seraient plus sensibles.

    L’épilation intégrale n’a donc guère d’intérêt… à un élément près. La disparition du poil a mis en danger une espèce : les morpions. Car ces poux du pubis sont en voie de disparition. Et c’est bien grâce à la démocratisation des rasoirs, bandes de cires et autres épilateurs.
    Au vu de ces études, une conclusion s’impose tout de même. S’épiler oui, mais laisser tranquille la zone autour de la vulve. Les poils y jouent un rôle protecteur essentiel.


    (1) Sondage Ifop réalisé auprès de 2 011 personnes représentatives de la population française, interrogées par Internet.

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    JDF