Rapport

Sida : l'OMS s'inquiète de l'émergence de résistance au traitement

Dans de nombreux pays, des patients qui commencent leur traitement antirétroviral sont porteurs de souches de VIH résistantes. 

  • Par Antoine Costa
  • francofox/epictura
  • 21 Jul 2017
  • A A

    L’an dernier, 36,7 millions de personnes vivaient avec le sida dans le monde. Un peu moins de 20 millions avaient accès à un traitement. Si dans la majorité, les traitements fonctionnent et s’avèrent efficaces pour supprimer le virus, des milliers de malades sont confrontés à des phénomènes de résistance, s’inquiète l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Dans son dernier rapport, elle avertit que ce phénomène pourrait « compromettre les progrès mondiaux en matière de traitement et de prévention du VIH ».

    Selon des enquêtes menées dans 11 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique (1), au moins 6 d’entre eux afficherait des taux de résistances importantes. « Plus de 10 % des personnes commençant le traitement antirétroviral étaient porteuses d’une souche résistante à certains des médicaments les plus utilisés contre ce virus », explique l’agence des Nations Unies. C’est notamment le cas en Namibie, Zimbabwe, Mexique ou Argentine.

    Or, c’est à partir de ce seuil que l’OMS recommande aux pays de revoir d’urgence leurs programmes de traitement. « La résistance aux médicaments antimicrobiens pose un problème croissant pour la santé mondiale et le développement durable, reconnaît le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Nous devons préventivement nous occuper des niveaux croissants de résistance aux médicaments anti-VIH si nous voulons atteindre la cible mondiale de mettre fin au sida d’ici 2030. »


    Améliorer l'accès au traitement

    La résistance aux traitements se développe lorsque les patients ne suivent pas correctement leur traitement, « souvent parce qu’ils n’ont pas un accès régulier à un traitement et à des soins de qualité », précise l’OMS dans son communiqué.

    Ces patients sont confrontés progressivement à des échecs thérapeutiques. Leur charge virale ne sera alors pas diminuée, et ils pourront transmettre ce virus devenu résistant. Seul moyen de parer à ce phénomène : changer d’options thérapeutiques. Mais ces dernières sont souvent plus onéreuses, et dans ces pays étudiés, elles sont difficilement accessibles.


    Hausse des nouvelles contaminations possible

    Veiller à ce que les traitements restent efficaces est une priorité pour l’OMS. Car si ces tendances à la hausse se poursuivent et qu’aucune mesure n’est prise, « on pourrait observer 135 000 décès et 105 000 nouvelles infections de plus dans les cinq prochaines années », prévient l’agence onusienne.

    Pour éviter ce scénario catastrophe, l’argent reste le nerf de la guerre. « La lutte contre la résistance du VIH aux médicaments imposera une participation active de nombreux partenaires », poursuit-elle. Un plan sur 5 ans devrait être dédié à lutter contre la résistance au traitement.

    En parallèle, l’OMS va fournir aux pays de nouveaux outils pour surveiller ce phénomène. L’agence aiderai aussi les pays à amélioré le programme thérapeutique, voire les aider à avoir accès aux nouveaux traitements.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF