Dioxyde d'azote, particules fines

La pollution atmosphérique favorise les troubles du sommeil

La pollution atmosphérique est associée à un risque accru de troubles du sommeil. Dioxyde d'azote et particules fines sont mises en cause.

  • Par Audrey Vaugrente
  • focuspocusltd/epictura
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  • 22 Mai 2017
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    Prenez un grand bol d’air frais tant que vous le pouvez. Car la pollution n’a pas seulement des effet sur le système cardiovasculaire ou le cerveau. Elle est aussi associée à un sommeil de moins bonne qualité. Ce lien, ce sont des chercheurs de l’université de Washington (Etats-Unis) qui l'établissent, au Congrès de l’American Thoracic Society, organisé à Washington D.C. du 17 au 24 mai.

    Cette association entre troubles du sommeil et pollution atmosphérique a été établie grâce au suivi de 1 800 Américains pendant 5 ans. Les chercheurs ont mesuré la quantité de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM 2,5) dans l’air des villes où ces volontaires résidaient.

    Des nuits hachées

    Les participants ont également accepté de porter un actimètre. Cet appareil, composé d’un accéléromètre et d’un système d’enregistrement des mouvements corporels, permet de calculer la qualité et la quantité de sommeil.

    Il s’appuie, pour cela, sur le rapport entre le temps passé à dormir et celui passé au lit. Les personnes dont les nuits sont normales obtiennent un score de 85 % et plus. C’est ce qu’on appelle l’efficacité du sommeil.

    Les volontaires ont été séparés en quatre groupes, en fonction du niveau de pollution. Et dormir semble moins facile en cas de pollution atmosphérique. Le quartile le plus exposé au dioxyde d’azote est 60 % plus à risque d’avoir des nuits de mauvaise qualité.

    Au sein du groupe le plus souvent victime de pollution aux particules fines, ce risque est accru de 50 %. Le sommeil reste toutefois d’assez bonne qualité : le quartile le moins reposé obtient un score moyen égal ou inférieur à 88 %.

    Les mécanismes habituels

    Les auteurs concluent qu’à long terme, la pollution de l’air doit aussi être considérée comme un facteur de risque pour le sommeil. Les sources mises en cause sont surtout liées à la vie urbaine. NO2 et PM 2,5 sont principalement produits par le trafic routier et le chauffage domestique.

    « Améliorer la qualité de l’air serait donc l’un des moyens d’améliorer le sommeil et de réduire les inégalités de santé », estime Martha Billings, principal auteur de cette étude. De fait, certaines personnes sont plus exposées à la pollution et ses conséquences néfastes. C’est notamment le cas des personnes à faibles revenus, mais aussi des plus âgés – fragiles.


    Selon la chercheuse, les troubles du sommeil seraient provoqués par les mécanismes habituels de la pollution aérienne. Problèmes de respiration, perte de capacité respiratoire sont fréquents chez les urbains respirant un air vicié.

    « La pollution de l’air provoque une irritation des voies respiratoires supérieures, un gonflement et une congestion, mais peut aussi affecter le système nerveux central et des zones du cerveau qui contrôlent la respiration et le sommeil », explique Martha Billings. Les citadins cumulent, en quelque sorte, les facteurs de risque. Car l’air n’est pas la seule source de pollution. Les lumières de la ville et ses bruits affectent aussi le sommeil.

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    JDF