Yémen

Choléra : l'épidémie prend de l'ampleur à Sanaa

L'épidémie de choléra qui s'étend à Sanaa a submergé le système de santé. Le gouvernement rebelle de la ville yéménite en appelle aux ONG.

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • AP Photo/Hani Mohammed
  • 16 Mai 2017
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    Ravagé par deux ans de conflits, le Yémen n'arrive pas à faire face à la flambée de choléra qui touche le pays. Les autorités de Sanaa, la capitale du pays, ont déclaré l’état d’urgence. Le système de santé est « incapable de contenir cette catastrophe », a déclaré le « ministère de la Santé » de l'administration mise en place par les rebelles chiites Houthis qui contrôlent la ville.

    Depuis fin avril, la maladie s’est rapidement propagée dans tout le pays. Selon l’ONU, 58 cas ont été confirmés, dont 47 décès, et 2 301 cas suspects ont été signalés dans 10 provinces.


    Un lit pour plusieurs patients

    Présent sur place, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) aurait recensé 180 décès entre 27 avril et le 15 mai, soit 65 décès de plus en deux jours. L’ONG indique également que plus de 11 000 cas suspects ont été recensés dans 14 provinces du Yémen. « Nous sommes maintenant confrontés à une grave crise de choléra », a déclaré Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR.

    Lors d'une conférence de presse dans la capitale, il a précisé que les hôpitaux encore en fonctionnement étaient débordés par un afflux massif de malades. « Il y a jusqu'à 4 patients atteints de choléra dans un seul lit, a-t-il déploré. Certains patients restent dans le jardin ou même dans des voitures avec leurs équipements de perfusion intraveineuse pendant de la fenêtre ».

    Les ONG appelées au secours

    A Sanaa, les rebelles ont lancé ce dimanche un appel à l’aide humanitaire. « Les autorités de Sanaa fourniront toutes les facilités, soutien et coopération à toute opération » des organisations internationales, a affirmé Amine Mohammed Jamaan, qui assume les fonctions de maire dans une déclaration citée par l'agence Saba.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) apporte également son soutien en améliorant les capacités de diagnostic. Des équipes de l’agence onusienne distribuent également des médicaments et des « kits choléra » permettant de traiter les maladies diarrhéiques et de prévenir la déshydratation.

    De son côté, Médecins Sans Frontières (MSF) a mis en place des centres de traitement du choléra dans 5 hôpitaux afin d’isoler les patients et de traiter ceux qui présentent des symptômes. Présente dans une trentaine d'établissements hospitaliers du pays, l'ONG a indiqué prendre en charge des malades venant des 4 coins du pays. 

    Une précédente épidémie de choléra en 2016 a contaminé plus de 27 000 personnes et fait plus de 130 morts. En parallèle, les combats ont tué 8 000 personnes, fait plus de 44 500 blessés et 3 millions de déplacés depuis mars 2015.

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    JDF